« Les dernières élections municipales ont clairement témoigné de l’importance que revêt la mobilité dans les aspirations économiques, environnementales et sociales de tous », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. « La réussite de la transition du transport vers une économie sobre en carbone est la clé de voûte de nos ambitions énergétiques et climatiques, car nous sommes encore loin de l’objectif de 37,5 % de réduction globale des GES que le gouvernement s’est fixé pour 2030. De plus, cette transition ne doit pas menacer le développement économique, mais au contraire, y contribuer en améliorant la fluidité de la mobilité des personnes ainsi que des marchandises ».
Une cible ambitieuse qui nécessite des moyens à la hauteur
Pour élaborer sa cible 2030, le gouvernement a retenu un scénario où les émissions du transport seraient amenées sous la barre de 20 Mt/an. Or, entre 1990 et 2014, elles sont passées de 28 Mt/an à 35 Mt/an ! Le CPQ veut rappeler que l’accroissement des émissions issues du transport est venu effacer les gains réalisés par les industries, qui ont réduit de 20% leurs émissions depuis 1990. Or les industriels ne veulent pas faire les frais d’un manque de solutions plus énergiques et adéquates du côté des transports.
Afin d’harmoniser la future PQMD avec sa Politique énergétique et son Plan d’action contre les changements climatiques (PACC) d’ici 2030, le gouvernement devra viser une réduction des GES de 30 % par rapport à 1990, c’est à dire, au moins 45 % par rapport à la situation actuelle pour le transport. Si les solutions en transport ne sont pas à la hauteur dès maintenant, il faudra être clair quant à l’impossibilité d’atteindre ces cibles ambitieuses.
Pour arriver à l’élaboration d’une politique interministérielle efficace et innovante, le gouvernement doit absolument faire converger toutes les forces à sa disposition, dans le contexte où l’organisme Transition énergétique Québec (TEQ) et le nouveau conseil de gestion du Fonds vert font également des consultations au même moment et doivent proposer, eux aussi, de nouveaux outils. Il apparaît évident qu’il faudra allouer ici plus de ressources au transport individuel et collectif des personnes, ainsi que le transport des marchandises et leurs chaînes logistiques, et surtout, de manière plus efficace, avec un accompagnement adapté aux différentes clientèles.
Transport, énergie, environnement : trois silos ministériels qu’il faut briser
Quels seront les programmes et mesures pour soutenir la mise en œuvre de la PQMD, de concert avec TEQ et le Fonds vert? Qui va les gérer? Quand? Comment? Au bénéfice de quelles clientèles? Avec quel financement? Il reste trois mois au gouvernement avant son prochain budget pour faire le ménage de ses programmes et répondre à ces questions cruciales, car le temps presse. Et pour se faire, il devra compter sur la collaboration des municipalités et l’adhésion tant des citoyens que des entreprises.
De plus, il est fondamental que les mesures qui fonctionnent, actuelles ou futures, puissent compter sur un financement prévisible et continu, afin d’éviter des interruptions telles que celles vécues, par exemple, avec le programme Écocamionnage.
« Le premier ministre n’a pas le choix. Devant l’ampleur de la tâche, il faudra qu’il incite les trois ministres principalement concernés à travailler très étroitement pour répondre aux besoins des citoyens et des collectivités, de même que des entreprises et des transporteurs dont elles dépendent », poursuit M. Dorval. « Ne manquons pas l’occasion de faire de la PQMD un levier économique exceptionnel pour la prospérité de l’ensemble de nos territoires, nos villes et nos régions ».
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
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