Budget du Québec 2016-2017 : Une note positive dans un contexte où le défi est grand et la marge de manœuvre est modeste

Montréal, le 17 mars 2016 – Dans son budget 2016-2017, le gouvernement du Québec répond à plusieurs demandes, notamment celles du milieu des affaires. Cependant, la marge de manœuvre est encore mince en raison d’une perspective de faible croissance économique, ce qui implique un étalement d’initiatives sur plusieurs années et une répartition de celles-ci entre plusieurs enjeux.

« Un élément exceptionnel du budget 2016-2017 est sans contredit l’atteinte de l’équilibre budgétaire pour une deuxième année consécutive, accompagnée d’un cadre financier prévoyant l’équilibre budgétaire pour les cinq prochaines années. Soulignons aussi que le gouvernement sera en mesure de maintenir les versements au fonds des générations et de prévoir de nouveaux investissements dans le cadre d’un plan de développement économique nécessaire », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ (Conseil du patronat du Québec).

La compétitivité par le numérique, l’innovation, la productivité, la commercialisation et l’utilisation de notre potentiel hydroélectrique

Parmi les mesures proposées, le CPQ accueille de façon particulièrement positive les éléments suivants :

  • des initiatives aidant les entreprises à innover et à commercialiser davantage, notamment au niveau des exportations, à s’informatiser et à mettre en œuvre des outils numériques;
  • des mesures appuyant stratégiquement des secteurs névralgiques de l’économie québécoise, au chapitre des ressources naturelles (notamment pour le secteur forestier et celui de la transformation), des sciences de la vie, de l’aéronautique, de l’économie numérique, des technologies propres ainsi que du commerce au détail et de la construction;
  • l’utilisation pertinente de notre potentiel d’électricité adaptée pour favoriser le développement des entreprises dans le secteur manufacturier et celui des ressources naturelles.

« Notons cependant que plusieurs de ces mesures sont mises en place sur une période de cinq ans et que les impacts ne se feront probablement pas sentir de manière significative à court terme. Toutefois, comme la prévisibilité est un élément important pour la décision des entreprises d’investir, il s’agit là d’un pas dans la bonne direction », a commenté M. Dorval.

La réduction du fardeau fiscal

La réduction du fardeau fiscal, tant pour les particuliers que pour les entreprises, est un facteur important pour favoriser la croissance économique. C’est pourquoi le CPQ apprécie le devancement de certaines mesures fiscales, notamment :

  • l’élimination graduelle de l’impôt santé;
  • la réduction de la taxe du Fonds de santé pour les très petites entreprises;
  • la réduction des effets négatifs de la fiscalité québécoise concernant le transfert d’une entreprise familiale à ses proches.

Le CPQ fait toutefois remarquer que le fardeau fiscal québécois, tant pour les individus que pour les entreprises, est toujours le plus élevé en Amérique du Nord et qu’il faut continuer à le diminuer.

L’éducation et la main-d’œuvre

Malgré une marge de manœuvre financière modeste, le gouvernement propose également dans son budget des mesures ciblées aux plans de l’éducation, incluant l’enseignement supérieur, ainsi qu’au niveau de l’employabilité et l’adéquation de la formation avec les besoins de main-d’œuvre.

« L’augmentation des dépenses en éducation, incluant des investissements touchant les infrastructures dans les domaines de l’éducation et dans les services spécifiques destinés à la réussite et la persévérance, tant au niveau scolaire qu’au niveau de l’enseignement supérieur, vont dans la bonne direction. Toutefois, les besoins en ce domaine sont grands et nous devons espérer que d’autres investissements pourront être mis en œuvre, lorsque les finances le permettront. Il en est de même quant aux enjeux d’adéquation entre formation et besoins de main-d’œuvre », a commenté M. Dorval.

Parmi les enjeux restants :

Évidemment, il reste encore d’autres enjeux importants pour favoriser un meilleur développement économique. En partant, il faudrait rapidement instaurer un enseignement scolaire favorisant de meilleures connaissances en matière économique et de finances personnelles.

De même, le gouvernement doit impérativement poursuivre ses initiatives d’allègement administratif et règlementaire et harmoniser davantage les règles administratives entre Québec et Ottawa. Le gouvernement devra aussi encadrer davantage le commerce en ligne pour contrecarrer les pertes de recettes fiscales, mais surtout, se doter d’une règlementation intelligente et équitable, qui favorisera la libre concurrence et la recherche d’innovation pour tenir compte de l’émergence d’un foisonnement de nouvelles plateformes de distribution et de partage.

Par ailleurs, l’écosystème de la construction dans son ensemble fait face à des défis majeurs. Il est temps de mobiliser ses différentes parties prenantes au sein d’une stratégie économique spécifique visant à revaloriser et relancer ses différents secteurs d’activité.

Enfin, l’utilisation stratégique et efficace du Fonds vert, pour aider notamment l’économie à s’adapter avec succès aux besoins reliés aux changements climatiques, reste à être faite.

« Le budget 2016-2017 lance un message positif pour le développement économique et plus largement la prospérité du Québec. Il reste beaucoup de travail à faire, notamment au niveau de la mobilisation générale de tous les intervenants visant une plus grande prospérité pour tous, par tous et avec tous », de conclure, M. Dorval.

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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.

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Renseignements et entrevues :
Camilla Sironi
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