Montréal, le 9 janvier 2017 – Alors que la nouvelle année vient de commencer, dans une lettre ouverte publiée ce matin le CPQ (Conseil du patronat du Québec) dresse un portrait des enjeux et des grands chantiers qui ont occupé les milieux politique et des affaires en 2016, et souligne les principales priorités et perspectives économiques du Québec et du Canada pour les prochains mois.
Nous reproduisons ci-dessous le texte intégral de la lettre ouverte:
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2017, une année clé pour une prospérité durable au Québec
L’année 2016 aura été riche autant au chapitre des grands événements d’envergure mondiale qu’en termes d’avancées de nombreux chantiers économiques à l’échelle provinciale. L’élection présidentielle américaine, le Brexit, la signature de l’Accord de libre-échange avec l’Union européenne ou encore la montée des mouvements protectionnistes ont fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois. Mais le Québec, où le gouvernement achève son mi-mandat avec un autre surplus budgétaire, a des raisons pour envisager 2017 de manière encourageante », a déclaré Yves-Thomas Dorval, président-directeur général
En fait, des politiques et des plans stratégiques ont été adoptés en série en 2016 pour nombre de secteurs. Que l’on pense aux ressources énergétiques, au Plan Nord, aux manufacturiers innovants, à l’aérospatiale, à l’exportation ou au numérique, le gouvernement a mis les bouchées doubles en répondant ainsi à plusieurs demandes du milieu des affaires. Sans compter des chantiers majeurs comme celui de l’éducation (de la petite enfance aux études supérieures), de l’adéquation formation et main-d’œuvre ou de l’innovation, qui sont encore en cours ou en voie de terminer.
Maintenant, le gouvernement doit passer à l’étape suivante et faire atterrir sur le terrain les investissements promis. Les surplus, dégagés avec beaucoup d’efforts de la part du gouvernement, des entreprises et de la population, doivent être investis de manière stratégique et pertinente, que ce soit pour les infrastructures, la santé, l’éducation ou encore pour faciliter le développement économique.
Éducation, innovation et productivité
Avec une croissance économique encore lente mais réelle, un taux de chômage assez bas et une création d’emplois somme toute satisfaisante, l’économie du Québec s’est démontrée particulièrement résiliente, mais elle est exposée à de nombreux défis. Le vieillissement de la population aura des effets de plus en plus tangibles sur le marché du travail, sur la consommation, sur les soins de santé et sur nos régimes de pension. Une partie de la marge de manœuvre budgétaire devra donc être réinvestie à la formation des travailleurs actuels et futurs, à l’accroissement des technologies innovantes au service de la productivité ou encore à l’accompagnement des entreprises de partout au Québec dans le virage numérique. La modernisation doit être au rendez-vous pour que les entreprises puissent contribuer de manière durable à la prospérité du Québec.
Les chantiers que le gouvernement a mis en place sur la petite enfance, la réussite éducative et l’éducation supérieure devront se traduire en mesures concrètes et en la création de passerelles entre les différents niveaux d’enseignement, ainsi qu’entre les acteurs du milieu de l’éducation et les partenaires, dont les employeurs font partie. Il faut décloisonner les réseaux, rendre leur cadre de gestion plus souple et plus cohérent entre eux, plus collaboratif et mieux intégré à leurs milieux.
Transition énergétique et valorisation des ressources
Au cours de 2017, devra voir le jour l’organisme Transition énergétique Québec (TÉQ), qui sera chargé de stimuler et de coordonner l’ensemble des programmes et des mesures en matière d’efficacité énergétique et aura pour mission de s’assurer que les cibles ambitieuses du gouvernement soient atteintes d’ici 2030. Mais grâce à l’application de la Loi sur les hydrocarbures, le Québec pourra aussi apprécier les opportunités que lui offre son sol, et ce, sans sacrifier ses efforts de réduction des GES. Il sera donc en mesure d’envisager une exploitation raisonnée de ses gisements dans une perspective de création de richesse, plutôt que de compter sur un approvisionnement étranger uniquement. Tout comme on ne doit pas minimiser la valeur ajoutée réelle du secteur des raffineries à l’économie du Québec.
L’enjeu des négociations sur le bois d’œuvre est aussi de taille pour notre industrie forestière et pour le Québec, qui a déjà modifié son régime forestier pour le rendre plus concurrentiel et l’adapter au système américain. Sa compétitivité actuelle et future dépendra de l’issue des négociations avec le reste du Canada et les États-Unis.
Infrastructures et construction
Investir davantage dans les infrastructures stratégiques est certainement une façon incontournable d’améliorer notre compétitivité. L’entente Canada-Québec en matière d’infrastructures, dont l’enveloppe de près de 1,3 milliard de dollars est vouée à la mise en chantier de projets dans toutes les régions du Québec, est un exemple de levier stratégique qui aura des retombées dans nombreuses municipalités. Bien que bénéfique pour l’économie à court terme, le plan d’investissement fédéral dans les infrastructures doit tout de même être accompagné d’un plan de retour à l’équilibre budgétaire, car ces projets doivent bénéficier aussi aux générations futures. On ne devrait pas refiler la facture de ces plans de relance déficitaires aux contribuables de demain s’ils ne pourront pas en profiter.
Rappelons aussi que l’écosystème de la construction dans son ensemble fait face à des défis de modernisation majeurs. Il est temps de mobiliser les différentes parties prenantes de cet écosystème au sein d’une stratégie économique concertée visant à revaloriser et relancer ses différents secteurs d’activité. Sur le même sujet, il faudra éviter à tout prix que des mesures pancanadiennes touchant le secteur de la construction résidentielle viennent constituer un obstacle additionnel à l’accès à la propriété au Québec.
Pour améliorer les conditions de vie de la population, il faut assurer un environnement propice pour que les entreprises et les entrepreneurs puissent créer de la richesse. En tendant l’oreille aux grandes tendances mondiales et en étant vigilant au bien-être de la population, le gouvernement peut aider les entreprises à réaliser sa promesse d’une société meilleure et plus prospère, par tous, pour tous et avec tous.
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
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Camilla Sironi
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