Budget fédéral 2019-2020 : Des mesures qui répondent à certains besoins, mais qui n’aideront pas les entreprises à améliorer leur compétitivité, selon le CPQ

Ottawa, le 19 mars 2019 – En général, le CPQ (Conseil du patronat du Québec) accueille favorablement les mesures qui touchent la main-d’œuvre, l’accès à une première propriété, l’aide aux municipalités pour les infrastructures, l’amélioration des crédits pour la recherche et développement ainsi que le coup de pouce aux infrastructures numériques. Il constate cependant que trop peu a été fait pour favoriser la productivité ainsi que la compétitivité de nos entreprises, et que rien n’est fait pour un retour à l’équilibre budgétaire alors que le Canada connaissait une bonne croissance économique.

« En cette dernière année de son mandat, le gouvernement a choisi de déposer un budget qui contient des mesures pouvant être appréciées par certaines clientèles, mais qui engendre plusieurs nouvelles dépenses. Par ailleurs, nous craignons que le manque de mesures concrètes permettant de favoriser un climat d’affaires compétitif et la promesse brisée du retour à l’équilibre budgétaire empêchera de poser les bases d’une économie solide pouvant résister aux chocs », constate Norma Kozhaya, économiste en chef et vice-présidente à la recherche du CPQ.

Main-d’œuvre

Dans le contexte actuel de rareté de la main-d’œuvre, qui représente l’enjeu principal des employeurs, le CPQ accueille de façon positive les mesures permettant de cibler certains freins à l’intégration et à la rétention des travailleurs. Il souligne notamment les incitatifs pour des travailleurs expérimentés, l’élargissement des stages ainsi que l’Allocation canadienne pour la formation, qui permettra d’octroyer aux travailleurs un crédit d’impôt applicable à la formation. Des modifications au régime d’assurance-emploi permettront aussi d’obtenir un congé partiellement rémunéré pour suivre une formation. Le CPQ aurait toutefois souhaité que des crédits de cotisation à l’assurance-emploi soient offerts à tous les employeurs.

Infrastructure

Le CPQ souligne l’enveloppe de 2,2 milliards $ qui donnera de l’oxygène aux municipalités dans le cadre de projets d’infrastructure ciblés, comme des projets favorisant le transport en commun. Il relève aussi les incitatifs en regard de l’achat de véhicules électriques.

Infrastructures numériques

Les investissements annoncés en matière d’infrastructures numériques permettront aussi d’alimenter les régions plus éloignées avec un accès internet, ce qui représente un atout considérable pour les citoyens et les entreprises en région, dans un monde où l’accès informatique représente un maillon essentiel de la productivité.

Accès à la propriété et investissements dans le logement

Le CPQ retient positivement certaines mesures telles que l’incitatif favorisant l’accès à la première propriété par l’entremise de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), ou, encore, la modernisation du régime d’accession à la propriété (RAP), mais il attend de connaître les détails en lien avec l’implantation de ces mesures. Parallèlement, l’organisme voit d’un bon oeil la poursuite des investissements prévus dans la Stratégie nationale sur le logement du Canada ainsi que ceux visant la rénovation écoénergétique des bâtiments.

Un budget qui n’offre pas de réponses concrètes à la productivité et à la compétitivité des entreprises

« Le Canada n’est pas exempt d’un ralentissement économique éventuel et d’une hausse des taux d’intérêt, d’où la nécessité de faire preuve davantage de prudence en évitant les déficits cumulés. De plus, nous aurions souhaité que le gouvernement fasse preuve d’une plus grande compréhension devant la réalité et les défis des entreprises, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières, en mettant en place des mesures concrètes favorisant un climat d’affaires plus compétitif », ajoute madame Kozhaya.

L’organisme déplore que, en dehors de certaines mesures destinées à appuyer l’innovation, la recherche et le développement, le budget ne contienne pas d’initiatives soutenues visant à améliorer la compétitivité du régime fiscal des entreprises. Il s’agit pourtant d’un enjeu majeur pour les entreprises canadiennes qui font face à la concurrence et à l’agressivité fiscale américaine.

… morale de cette histoire

Au final, le CPQ retiendra surtout qu’en renonçant à sa promesse électorale de revenir à l’équilibre budgétaire, il se place à la manière de la cigale dans la fable de La Fontaine qui aura chanté durant tout son mandat, avec le risque de se trouver fort dépourvu lorsque l’économie canadienne aura à affronter des vents contraires.

Le gouvernement n’a pas profité de l’embellie économique des dernières années pour assainir ses finances publiques. « Même si le niveau de déficit n’est pas catastrophique par rapport au PIB, le gouvernement aurait pu faire des réserves durant la période qui était propice, comme la fourmi dans la fable, afin de bâtir une économie résistante aux chocs. Donc la question qui se pose : aurons-nous des réserves lorsque la bise sera venue? » estime Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ…

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Source : Nadine Légaré
Conseillère principale – Communications et relations médias
Conseil du patronat du Québec
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Bureau : 514-288-5161 poste 243
Cell. : 514-265-5471

À propos du CPQ : Regroupant depuis 50 ans plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.


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