Bulletin de la prospérité du Québec 2015

Depuis 2010, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) publie le Bulletin de la prospérité du Québec, qui met en évidence les principales forces et les principales faiblesses
du Québec. Ce bulletin ne vise pas à évaluer les gestes posés par les différents gouvernements; il vise plutôt à indiquer les menaces et les circonstances opportunes qui
devraient être prises en considération lors de l’élaboration de politiques à venir.

Au fil des ans, les constats qui s’en dégagent sont quelque peu ambivalents, dont ceux d’une performance économique moyenne, voire inférieure, comparativement à celle des
États similaires, particulièrement en Amérique du Nord, et ce, en dépit du potentiel extraordinaire du Québec. Que ce soit en fonction de la variable majeure que constitue
la richesse collective ou, encore, en fonction d’autres variables qui seront analysées plus en profondeur ci-après, le Québec continue à tirer de l’arrière. Notre PIB par habitant,
qui est comparé dans le graphique 1 à celui de trois autres provinces canadiennes sélectionnées – soit l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique – à celui du Canada
ainsi qu’à celui des États-Unis et des autres pays de l’OCDE, se situe en vingt-troisième position sur les 38 pays et provinces analysés.

Pour certains, la prospérité d’une société ne devrait pas se mesurer en tenant compte uniquement du PIB; elle devrait inclure également une mesure du sentiment de
bonheur et de bien-être de sa population(1). Nous ne nous opposons pas à la définition de prospérité – de nature plus sociale – adoptée par plusieurs acteurs sociaux au Québec
et ailleurs.

Notre prémisse est que plus une société favorise la création et la croissance de ses entreprises, plus elle favorise du fait même la création d’emplois, l’augmentation du
revenu, la création de richesse et la hausse du niveau de vie de ses citoyens. Notons que plusieurs études empiriques récentes nous apprennent que prospérité économique
et bien-être sont deux variables intimement reliées(2). D’ailleurs, la première étude dans le cadre de la Campagne PROSPERITE.QUEBEC a mis en relief le lien entre le niveau
de vie et la performance économique, d’un côté, et la qualité de vie et le bien-être de la population, de l’autre.

Le PIB par habitant, à parité de pouvoir d’achat, en dépit de ses limitations et à défaut d’un indice plus complet qui reste à inventer, demeure la première approximation
mesurable et comparable du niveau de vie des habitants d’un État donné et de leur capacité de payer (notamment pour des services publics). Nous sommes persuadés
d’ailleurs qu’un bon nombre de nos concitoyens partagent cette conviction.

Lire le Bulletin de la prospérité du Québec 2015 (format PDF)

Read the Report Card on Quebec Prosperity

Notes

  1. Plusieurs mesures existent pour tenter d’évaluer le bien-être d’une société, chacune ayant ses propres caractéristiques et limitations. Une des plus connues est le fameux indice de développement humain. Un des indices récents de l’OCDE est l’indicateur « Vivre mieux » publié pour la première fois en 2011. En 2014, l’OCDE a rendu publique une version de son indice du Vivre mieux pour les régions des pays membres. Cette version ne compte que huit indicateurs, comparativement à vingt dans l’indice original. Tel que le rapportait le journaliste Alain Dubuc, avec ces indicateurs, le Québec obtient une note de 60,4, sous la moyenne de 61,7 du Canada, et derrière la Colombie-Britannique qui mène avec 63,9, suivie de l’Alberta et de l’Ontario avec 61,6. Le Canada se situe au cinquième rang mondial, devancé par l’Australie, et aussi par trois pays scandinaves, le Danemark, la Norvège et la Suède. Deux chercheurs, Luc Godbout et Marcelin Joanis, ont calculé l’indice du « Vivre mieux » pour le Québec pour les 24 indicateurs. Ainsi, pour 21 des 24 critères, le Québec affiche une performance supérieure à la moyenne des pays développés. C’est le cas notamment pour le logement, le bien-être subjectif, l’éducation, la sécurité et la conciliation vie privée et vie professionnelle.
  2. Voir notamment l’étude de Justin Wolfers et Betsey Stevenson, parue dans l’American Economic Review en mai 2013.
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