Lettre d’opinion cosignée par le président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.
Le Soleil, p. 29 – 26 février 2017
Reconnaissant que les prochaines phases de croissance économique passeront par l’innovation, les gouvernements du Canada et du Québec ont élaboré des stratégies visant à implanter de nouvelles technologies en entreprise. En ce sens, nous croyons fermement que l’optique-photonique est un domaine phare que le Canada et le Québec doivent appuyer largement, et dès maintenant.
Déjà, une majorité de pays industrialisés y investissent des sommes très importantes. L’impact économique de l’optique-photonique est colossal : chaque dollar investi en rapporte 50. Des entreprises prospères sont créées. Les retombées aident les sociétés à accroître leur compétitivité, percer de nouveaux marchés et assurer leur leadership. Les applications de l’optique-photonique touchent tous les secteurs de l’activité économique : énergie et ressources naturelles, habitation, infrastructures, transport, manufacturier, agroalimentaire, santé et environnement. Combinée au numérique, l’optique-photonique est la clé de voûte pour s’engager dans le développement de technologies de rupture qui génèrent les entreprises prospères de demain.
Le gouvernement du Canada disait souhaiter dans son précédent budget la création de nouvelles grappes, c’est-à-dire des concentrations de centres de recherche, d’entreprises et d’institutions du savoir autour de secteurs d’activités spécifiques. L’initiative de l’INO est de lui en proposer une : la création d’une grappe de l’optique-photonique, qui prendrait racine dans la région de Québec est dont le rayonnement serait pancanadien, voire mondial.
Deux secteurs sont particulièrement intéressants pour l’industrie canadienne : la robotique avancée et l’Internet des objets. Nous possédons des avantages concurrentiels uniques pour nous démarquer dans ces deux industries, comme la capacité à développer des capteurs à très faible coût issus de la recherche en optique-photonique. Les possibilités découlant de ces domaines en très forte croissance sont vertigineuses : la firme McKinsey prévoit qu’en 2025, l’impact économique de l’Internet des objets et de la robotique avancée (en incluant la voiture autonome) se situera entre 4 600 à 12 800 milliards de dollars américains. Ces industries utilisent inconditionnellement l’optique-photonique et sont directement liées aux défis prioritaires identifiés par le Gouvernement du Canada. Des études récentes relèvent que l’Internet des objets permettra, à lui seul, de réduire les émissions globales de carbone de 19 % comparativement à 2011.
Il faut en profiter, et maintenant. Il faut réunir tous les niveaux d’expertise en optique-photonique pour constituer une force de frappe de classe mondiale centrée sur la robotique avancée et l’Internet des objets. Les liens étroits tissés par l’Institut national d’optique (INO) avec des industriels partout au Canada permettront d’atteindre des objectifs de croissance ambitieux si on la sollicite pour participer à la constitution d’une grappe pancanadienne mise au service de ces mêmes industriels. Nous unissons nos voix aujourd’hui pour soutenir l’initiative de l’INO.
Signataires
Éric Tétrault, président, Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ)
Yves-Thomas Dorval, président-directeur général, Conseil du patronat du Québec (CPQ)
Stéphane Forget, MBA, président-directeur général, Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ)