L’innovation au service de la santé

Le Québec n’est pas le seul endroit aux prises avec des défis dans son système de santé. Mais avant tout, et au moment d’établir une stratégie politique, il faut une prise de conscience de l’importance de l’innovation et une volonté d’agir dans ce sens.

Lettre ouverte d’Yves-Thomas Dorval, Adm.A., ASC, ARP, PDG du CPQ, publiée en exclusivité sur notre site.

À chaque élection, la question de notre système de santé revient à l’avant-plan, et ce, sans surprise. Comme c’est un sujet qui nous touche tous comme citoyens, d’autant plus que notre système de santé peine toujours à répondre adéquatement aux besoins si l’on juge par les temps d’attente et autres indicateurs, il est primordial d’y accorder une grande importance. De plus, le vieillissement démographique tant appréhendé est devenu une réalité avec les nouveaux besoins croissants que cela implique.

Pourquoi le CPQ s’intéresse-t-il aussi à cette question ? Les raisons sont multiples. Par exemple, il s’agit d’un enjeu de finances publiques auxquels les employeurs contribuent énormément. Effectivement, les dépenses de l’État allouées en 2018 à la santé représentent 43% de l’enveloppe globale (contre 36% en 1998). De plus, les employeurs contribuent bon an mal an pour plus de 6 G$ à travers leurs cotisations sur leur masse salariale au fonds des services de santé. Le temps d’attente est aussi un enjeu pour les employeurs, car il entraine une hausse de coût de la masse salariale tout en entrainant une baisse de la productivité.

Dans sa plateforme économique, dévoilée au printemps dernier, le CPQ insiste sur l’importance pour le gouvernement de contrôler le poids des dépenses en santé tout en répondant aux besoins et en améliorant les services rendus.

Comment faire pour y arriver ? Miser sur l’innovation !

Pour y arriver, il faut notamment miser davantage sur l’innovation et introduire cette culture sans le domaine de la santé. Bien sûr, l’utilisation des nouvelles technologies dont les technologies numériques permettent d’améliorer les diagnostics et les soins. Elles offrent aussi la possibilité d’optimiser les actifs informationnels de l’État et d’augmenter la qualité des services publics. Elles peuvent même avoir des bénéfices écologiques permettant de réduire les déplacements. Des innovations sociales et dans les façons de faire font aussi partie de la solution, de même que le recours au secteur privé et à des mécanismes et politiques qui favorisent la décentralisation, la responsabilisation des acteurs et la concurrence. Le nouveau Mouvement innovation santé met de l’avant des exemples d’initiatives québécoises démontrant qu’il est possible d’offrir des soins de qualité lorsque le réseau public s’allie à d’autre partenaires.

Le Québec n’est pas le seul endroit aux prises avec des défis dans son système de santé. Plusieurs rapports d’experts ont été déposés au cours des dernières années et décennies comprenant un grand nombre de recommandations porteuses comme le financement du système de santé sur la base du patient. Mais avant tout, et au moment d’établir une stratégie politique, il faut une prise de conscience de l’importance de l’innovation et une volonté d’agir dans ce sens. Comme le note l’OCDE, l’innovation en santé est une entreprise complexe qui fait intervenir de multiples acteurs des secteurs public et privé. L’État a un rôle essentiel à jouer pour libérer le potentiel de l’innovation en santé en optimisant l’apport de chacun des acteurs.

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