Le CPQ a formulé différentes recommandations sur les aspects de l’ALENA qui ont bien fonctionné pour les Canadiens et qui devraient demeurer inchangés, de même que les éléments où des changements ou des améliorations seraient souhaitables. Ces recommandations sont autant de nature stratégique que technique, et portent sur une approche par secteurs d’activité.
En fait, l’organisme a analysé certains secteurs économiques qui bénéficient de chaînes de valeurs complexes des deux côtés de la frontière, ce qui a permis d’engendrer des milliards de dollars en valeur ajoutée pour l’économie américaine et canadienne, notamment les secteurs agricole et de la transformation alimentaire, du bois d’œuvre, aérospatial, automobile, énergétique, de l’aluminium, du camionnage et de la culture. Ces secteurs et bien d’autres pourraient être profondément touchés par une renégociation de l’ALENA, au Canada comme aux États-Unis et au Mexique.
Le CPQ a rappelé qu’il existe une étroite corrélation entre l’importation et l’exportation au sein des mêmes entreprises, car l’exportation exige une grande compétitivité et celle-ci demande de recourir aux approvisionnements étrangers afin de réduire autant que possible les coûts de production. Pour cette raison, toute mesure protectionniste pourrait être néfaste pour les entreprises au Sud ou au Nord de la frontière.
De façon générale, le CPQ a recommandé de protéger les éléments importants de l’accord, surtout en ce qui trait aux chaînes de valeurs nord-américaines, et ce, pour éviter de créer des barrières à l’entrée pour les entreprises des pays membres, ne pas avoir des prix plus élevés et de plus petites gammes de produits pour les consommateurs, et ne pas nuire à la compétitivité des exportations canadiennes à forte valeur ajoutée sur des marchés lucratifs.
« L’ALENA est un accord commercial et non pas un outil de politique économique. Il faut utiliser les politiques macroéconomiques plutôt que la politique commerciale pour traiter des soldes commerciaux. Le Canada devrait préserver le cadre actuel de droits, bénéfices et privilèges, accès au marché américain. Tout nouvel accord doit respecter les principes de réciprocité d’accès et de traitement entre les trois parties », a évoqué M. Dorval en faisant écho aux recommandations du CPQ.
L’organisme a d’ailleurs rappelé l’importance, au final, de diversifier les opportunités en commerce international, notamment avec les pays émergents comme la Chine, l’Inde, et le Brésil.
« La très grande majorité des économistes partout dans le monde se prononcent en faveur du libre-échange, car les échanges commerciaux entre les pays sont une source de prospérité des peuples. Nul doute qu’il y a beaucoup à renouveler dans l’ALENA pour tenir compte des changements structurels de l’économie qui ont eu lieu au cours des deux dernières décennies. Mais ces négociations doivent avant tout préserver et favoriser notre prospérité et notre sécurité » a conclu M. Dorval.
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