Le développement de nos ressources naturelles passe par un renouvellement du partenariat entre l’entreprise privée et le gouvernement du Québec.
En cette période où les perspectives de développement économique sont plus difficiles et assombries par l’atteinte du retour à l’équilibre budgétaire, il est important de prendre un peu de recul pour voir par-dessus la montagne et de bien se préparer pour la reprise économique. La situation économique actuelle devrait être une occasion de redéfinir les bases de la nécessaire implication gouvernementale auprès des entreprises privées pour supporter la prospérité future du Québec. À mon avis, l’État pourrait en faire plus, mais surtout, pourrait faire différemment, pour remettre le Québec sur le chemin de la prospérité et s’imposer comme un partenaire plutôt qu’un facilitateur par des crédits d’impôt, des subventions ou de l’aide au financement. L’État, avec ses leviers puissants, pourrait s’affirmer comme un partenaire en équité des entreprises privées d’ici et de celles qui souhaitent s’installer chez nous.
Partenaires dans le développement des ressources naturelles
S’il y a bien un secteur d’activités économiques qui bénéficierait de ce changement de paradigme dans la relation entre l’État et l’entreprise privée, c’est bien celui des ressources naturelles. Nous avons la chance comme collectivité de compter sur du minerai, sur de potentielles ressources gazières et pétrolifères, sur une énergie propre comme l’hydroélectricité et sur des filières fortes dans la forêt et dans l’aluminium. Bien que notre sous-sol soit riche et que nos rivières produisent de l’électricité à coûts minimes, le prix mondial des ressources brime actuellement un développement économique encore plus soutenu. Dans ce contexte précaire, les entreprises sont plus frileuses à investir des sommes colossales pour démarrer des projets. C’est dans un pareil environnement que l’étincelle étatique est nécessaire, voire primordiale. Il est impératif que le gouvernement s’investisse activement au sein même des entreprises en y prenant une participation financière. Si l’État pose les paramètres de la création de la richesse, il peut assurément tirer profit d’un partage équitable des risques dans le développement de nouveaux projets. J’ai lu récemment que les entreprises privées sont guidées par des finances impatientes. Rien de plus vrai. Plusieurs d’entre elles sont impatientes de s’associer au gouvernement pour prospérer.
Développer des projets dans un partage équitable des risques
Dans un contexte où les ressources financières se font rares, où l’État revoit son assiette de services au gré de sa capacité de dépenser, il faut innover et faire plus avec moins. Le temps de l’État subventionnaire est révolu. Comme le mentionnait avec exactitude l’actuel ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, dans une entrevue éditoriale au quotidien Le Devoir en septembre 2014, « Le Québec doit désormais être un État partenaire ». Nous entrons donc dans une nouvelle ère. Pour créer de la richesse, il nous faut des entreprises aux coudées franches, fortes de partenaires solides, et crédibles sur les marchés. Un gouvernement partenaire des entreprises privées peut créer encore plus de richesse et de prospérité pour tous les citoyens du Québec.
Dans les dernières années, les gouvernements qui se sont succédés à Québec ont fait quelques pas vers ce modèle. Pensons notamment à Albecour, filiale détenue à 100 % par Investissement Québec impliquée dans l’Aluminerie Alouette à Sept-Îles, au lancement du Plan Nord, à la participation financière du gouvernement dans des entreprises souhaitant explorer les ressources gazières et pétrolières de l’île d’Anticosti. Il s’agit là que de quelques exemples. Malheureusement, ils sont trop peu nombreux. Un état prospère, c’est maintenant et plus que jamais un état partenaire des entreprises créatrices de richesses pour l’ensemble du Québec.