Commentaires du CPQ dans le cadre des consultations particulières et audiences publiques sur le projet de loi no 96 : Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français

Le projet de loi 96, présenté en mai dernier par le ministre responsable de la Langue française, se veut une étape importante dans le renforcement de notre langue en affirmant que la seule langue officielle du Québec est le français, et qu’elle est la langue commune de la nation québécoise.

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Il s’agit d’un projet de loi ambitieux qui touche bon nombre de secteurs de notre société. L’ampleur du projet est telle que nous ne nous attarderons qu’aux articles qui touchent directement les employeurs. Les observations formulées dans le présent mémoire s’inscrivent dans une volonté de s’assurer de la promotion du français comme langue de travail, de commerce, d’affaires et de communication hors entreprise, tout en reconnaissant qu’une économie ouverte à l’international comme la nôtre nécessite la connaissance d’autres langues.

À nos yeux, l’usage d’une langue repose avant tout sur deux éléments fondamentaux indissociables qui ne peuvent faire l’objet d’une mesure législative : la fierté et la qualité de la langue qui nous unit. Ainsi, il est important de souligner que les employeurs au Québec sont nombreux à offrir davantage que ce qui est prévu dans la Loi, en raison notamment du contexte actuel du marché du travail.

Pour le CPQ, la question de la langue s’associe invariablement à l’amélioration du niveau de vie et du développement économique dans la conjoncture nord-américaine où dominent l’anglais et l’espagnol. Si nos interventions en matière linguistique ont toujours été guidées par un souci de promotion du français et de maintien de la paix sociale, elles l’ont été tout autant par la volonté, qui nous apparaît bien légitime, de ne pas alourdir inutilement le fonctionnement des entreprises. Le monde du travail, dans une économie aussi internationalisée que la nôtre, fait appel à une connaissance de l’anglais, mais aussi d’autres langues. Nous nous trouvons donc dans une position qui peut sembler paradoxale : nous voulons défendre une langue qui nous définit culturellement, tout en reconnaissant l’importance du bilinguisme, voire du multilinguisme sur le marché du travail.

En parallèle, le CPQ a toujours appuyé les efforts de francisation des immigrants, non seulement dans le but de favoriser leur intégration sociale et professionnelle, ainsi que leur apprentissage des valeurs et des codes de la société québécoise, mais aussi pour assurer la pérennité de la langue. Est-il besoin de rappeler que du fait de leur méconnaissance de la langue française et de leur isolement culturel et linguistique au sein de leur communauté d’origine, bon nombre de nouveaux arrivants sont confrontés à des difficultés de communication ? C’est le cas notamment lorsqu’ils se cherchent un emploi ou qu’ils interagissent auprès du réseau de la santé ou des différentes administrations dans leur vie quotidienne. Dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre où la recherche de talents relève parfois de la quête du Saint-Graal, les nouveaux arrivants jouent un rôle essentiel et il est illusoire de croire qu’ils peuvent maîtriser le français dès leur arrivée. Il est donc fondamental que l’apprentissage de notre langue soit adapté à ces nouveaux travailleurs et à leur famille.

Enfin, le CPQ a sans cesse milité en faveur d’une approche gouvernementale axée sur le soutien et la conciliation envers les entreprises désireuses d’améliorer l’usage et la qualité du français en milieu de travail. Il ne faut pas oublier que ces efforts doivent s’ajouter à un encadrement réglementaire qui est déjà très lourd au Québec, et qui oblige les entreprises à consacrer de plus en plus de ressources pour satisfaire différentes agences gouvernementales qui ont toutes leurs priorités et des délais qui leur sont propres.

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