Un nouveau contrat économique – Neuf solutions à la crise des tarifs américains

Introduction

L’année 2025 débute sous le signe de grandes incertitudes avec l’arrivée au pouvoir aux États-Unis de l’administration Trump. L’imposition de tarifs sur les produits canadiens, la forte probabilité que les impôts pour les entreprises américaines soient abaissés afin d’attirer des investissements sur leur territoire, l’attaque sur la souveraineté canadienne créent énormément d’imprévisibilité. Ce climat d’instabilité a conduit les divers gouvernements au Canada, les entreprises et même les citoyens à adopter des mesures et des comportements qui visent à nous affranchir de la dépendance historique que nous entretenons avec notre voisin.

Un consensus se dessine sur le fait que la relation de confiance de longue date à l’égard de notre plus grand partenaire économique est brisée. Les événements actuels nous font une fois de plus prendre conscience de notre trop grande dépendance économique à l’égard des États-Unis, et nous rappellent la nécessité d’améliorer notre productivité, notre compétitivité et notre ouverture sur le monde. Ce bouleversement se produit au moment où notre environnement d’affaires s’est dégradé depuis plusieurs années et que l’économie peine à démontrer un réel dynamisme, se butant à une pénurie de main-d’œuvre qui reste criante dans plusieurs secteurs.

Le tourbillon Trump ne va pas s’apaiser, toute mesure directement en lien avec celui-ci risque fort d’être caduque la semaine suivante. Dans ce contexte, il faut se concentrer sur ce que nous contrôlons et ne pas laisser les éléments externes prendre toute la place. Cela n’exclut pas des mesures ponctuelles et ciblées pour soutenir les secteurs directement touchés. Mais on doit s’attaquer de manière structurante au déficit de productivité historique du Canada et du Québec, maintenant plus que jamais. Même si les intentions du président Trump changent, cela demeurera un élément essentiel de notre développement économique futur.

À long terme, il est indéniable que nous devons agir pour nous affranchir de notre dépendance envers les États-Unis. Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) croit que plutôt que de la subir, nous devons transformer cette tempête en opportunités et repenser notre environnement d’affaires pour assurer notre prospérité. Nous devons diversifier nos marchés, renforcer notre économie nationale et prendre notre destin en main afin de nous assurer une prospérité durable.

Le CPQ lance un appel à l’action en appelant à une transformation profonde de notre économie, soutenue par d’importants investissements publics et privés. Il est essentiel de convertir l’électrochoc généré par l’imprévisibilité américaine en une opportunité de refonte de notre modèle économique. Depuis le début du présent siècle, plusieurs signaux sur la fragilité de notre économie et de notre modèle social ont été envoyés, sans que les gouvernements successifs ne passent réellement à l’action. Sans doute, nous ne sentions collectivement pas l’urgence de revoir notre façon de faire puisque somme toute, notre modèle avait assez bien fonctionné jusqu’à présent. C’est aussi pourquoi nous avons collectivement tardé à agir alors que le vieillissement de la population et la rareté de main-d’œuvre étaient prévisibles et que la conjonction de ces deux phénomènes purement démographiques aura un impact sur la croissance économique pour toute la décennie à venir.

Il est donc impératif que nous amorcions des changements pour favoriser le dynamisme économique, vecteur principal de l’accroissement de notre richesse collective, pour arriver à financer des services publics de qualité.

Favoriser notre prospérité, c’est d’abord soutenir nos entreprises afin qu’elles soient plus productives, plus performantes et plus compétitives. Les efforts entrepris par les acteurs économiques du Québec doivent de prime abord s’articuler autour de trois axes majeurs, soit l’investissement, l’innovation et la formation. Ces trois concepts indissociables sont à la source d’une meilleure productivité. Mais encore faut-il améliorer l’environnement d’affaires (une fiscalité plus compétitive et un fardeau règlementaire moins lourd) dans lequel on doit investir, innover et former notre main-d’œuvre. Ce renouveau économique s’articule autour de neuf mesures concrètes susceptibles d’insuffler à notre économie un dynamisme renouvelé. Aucune de ces mesures n’est en soi révolutionnaire, mais c’est dans la cohérence et le renforcement des actions proposées qu’elles trouvent leur originalité.

Dans ce contexte, les neuf mesures proposées par le CPQ sont les suivantes :

  1. Accroître le développement et l’intégration des innovations
  2. Accélérer la formation et l’acquisition de compétences pour la main-d’œuvre
  3. Assurer une fiscalité plus compétitive
  4. Réduire le fardeau réglementaire
  5. Diversifier nos marchés
  6. Encourager l’achat préférentiel et soutenir l’achat local
  7. Renforcer notre industrie de la défense
  8. Miser sur des mesures sectorielles ciblées
  9. Favoriser le repreneuriat et l’entrepreneuriat
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