Ma vision d’une communauté entrepreneuriale se définit par une implication de différents acteurs et entrepreneurs locaux provenant de différents domaines d’activités, qui ont décidé de se rassembler pour faire la promotion et la célébration de l’entrepreneuriat sous ses différentes formes.
Rina Marchand, directrice principale, Contenus et innovation à la Fondation de l’entrepreneurship va dans le même sens. « Qu’ils soient entrepreneurs, qu’ils proviennent des milieux politique, scolaire ou des affaires, de la société civile ou du secteur du développement socioéconomique ou encore qu’ils soient des médias, ce sont des leaders qui s’engagent dans la mesure de leur dynamisme entrepreneurial. »
Selon elle, cela s’applique tant dans l’évaluation, l’amélioration, la cohésion et la promotion des pratiques et ressources entrepreneuriales du territoire, dans l’établissement d’un langage et d’objectifs communs, dans la célébration des entrepreneurs du territoire et la promotion de l’entrepreneuriat auprès de tous les citoyens d’une région, des plus jeunes aux plus vieux.
Déjà en 2006, la Fondation de l’entrepreneurship privilégiait le terme « communauté entrepreneuriale » lorsqu’elle faisait référence à des localités ou régions où les leaders locaux avaient décidé de se prendre en main afin que l’entrepreneuriat soit à l’agenda et la priorité de tous.
Madame Marchand précise toutefois que, de mémoire, Rivière-du-Loup fut la première région à adopter ce terme. « Au fil du temps, la Fondation a même mis sur pied un modèle d’accompagnement, des outils et des pratiques d’excellence afin que d’autres régions puissent initier un tel changement. »
Depuis, la communauté entrepreneuriale au Québec est maintenant composée non pas d’une seule, mais de plusieurs petites communautés qui font leur chemin.
Durant mes trois années passées à Montréal, j’ai été témoin de différentes initiatives qui ont pris naissance entre 2008 et 2011. De plus, à mon retour dans la ville de Québec, à la fin de l’année 2011, j’ai pu remarquer l’apparition de nouveaux projets qui rassemblaient différents types d’entrepreneurs. Chaque projet répond à des besoins particuliers et affiche sa propre personnalité.
Pour n’en nommer quelques-uns partout au Québec : Le Hub, les Startup Weekends, l’Espace Niviti, l’Espace Koala, la maison Notman, le Centre d’entrepreneuriat Alphonse-Desjardins Shawinigan, Moovjee Québec, J’entreprends Québec, Femmes Alpha, Abri.Co, Québec Numérique, le Guide de l’entrepreneur, l’École d’Entrepreneurship de Beauce, les Entrepreneurs Masqués, le Web à Québec, Les inspirés, la Tournée des Entrepreneurs, Entreprendre Ici Lotbinière, La grande journée des petits entrepreneurs, Startup Québec, Ave Nota Bene, Entr’UP, Tech Drinks Québec, TEDxQuébec , le Mouvement RAIZE,E-180, StartupFuze, etc.
Ce que je trouve intéressant, c’est de voir que plusieurs d’entre eux sont l’initiative d’entrepreneurs en soi. Ils font la promotion de l’entrepreneuriat sous toutes ses formes.
Quel serait donc l’apport d’une forte communauté entrepreneuriale au Québec? Selon Mme Marchand, le mot prospérité ne pourrait mieux résumer la démarche. « Dans tout ce que le mot veut dire pour un territoire en termes de cohésion sociale, de création de richesse, de projet collectif structurant. »
Elle rappelle aussi qu’il ne faut pas oublier l’effet mobilisant qu’ont les Tables d’action en entrepreneuriat dans les différentes régions du Québec. Elle ajoute qu’elles ont été initiées par le Ministère de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MEIE) et qu’elles sont soutenues par les différentes directions régionales du ministère. « Ces Tables d’action réunissent plusieurs leaders et font une place importante aux entrepreneurs, ce qui est crucial. »
Selon la directrice principale, Contenus et innovation à la Fondation de l’entrepreneurship, pour continuer les démarches entreprises jusqu’à aujourd’hui, il faut encourager le partage d’expérience entre entrepreneurs. Il faut sensibiliser aussi les entrepreneurs à s’accompagner entre eux, qu’ils soient déjà en place ou nouveaux.
Je suis du même avis. J’ajouterais que si vous êtes un nouvel entrepreneur, assister ou vous impliquer dans de petites communautés est excellent pour créer votre réseau de contacts. Les entrepreneurs sont généralement ouverts à répondre à vos questions ou à vous diriger vers d’autres ressources. Vous aurez aussi peut-être l’occasion d’y trouver de futurs partenaires. Si vous êtes un entrepreneur en activité depuis un bon moment, je vous conseille, pour en profiter pleinement, d’identifier à l’avance ce que vous recherchez au sein de ces communautés.
À vous la parole maintenant : à votre avis, dans quelle mesure une forte communauté entrepreneuriale est-elle nécessaire à la prospérité du Québec?