Nos entrepreneurEs sur les marchés d’ici et d’ailleurs

Lire et entendre de sources crédibles et variées dire combien le potentiel entrepreneurial féminin demeure inexploité et prometteur est musique à mes oreilles. Certainement pas parce que ce constat est enviable. Non ! J’y vois plutôt une impulsion vers la création d’outils adaptés et dynamiques offerts par l’ensemble des acteurs sociaux locaux, provinciaux et fédéraux.

Il est grandement reconnu que les PME contribuent de façon importante à la productivité canadienne et provinciale. Selon le rapport de RBC Les Canadiennes prennent le flambeau (2013) si dans les dix prochaines années le nombre d’entreprises détenues majoritairement par des femmes augmentait de 10 %, leur apport à l’économie croîtrait d’environ 198 milliards de dollars. Plus récemment, l’Indice entrepreneurial québécois 2016 du Réseau M (IEQ 2016) rapporte dans la foulée de l’équité des genres que si les femmes entreprenaient autant que les hommes, le taux total d’entrepreneurs au Québec augmenterait de 33 %, passant de 7,8 % à 10,4 %. Constat encourageant, les choses commencent à bouger dans la bonne direction !

Les gouvernements, les associations, les institutions financières et les réseaux féminins font preuve de créativité dans le développement de programmes et de partenariats dédiés, particulièrement, aux startups et aux femmes chefs d’entreprises en croissance.

La formation en compétences managériales et le soutien — humain et financier — fournis par des professionnels, des coaches, des mentors et des « entrepreneures-modèles » doivent être élaborés par les organismes et perçus par les propriétaires de compagnies comme un accompagnement répondant à des besoins ponctuels et futurs.

Trop souvent absent des programmes disponibles, l’accès aux marchés pour la croissance de court et de long terme ! Les entreprises à propriété féminine (EPF) majoritaire étant pour la plupart de petite taille (62 % comptent au plus quatre employés au Canada), leurs activités se concentrent surtout sur le marché local. En effet, un maigre 5 % des EPF exportent leurs produits et services. Et pourtant le potentiel commercial est à portée de main des entrepreneures — immigrantes et autochtones incluses — majoritairement peu ou mal préparées à pénétrer les marchés provinciaux et internationaux.

Les entrepreneures sont audacieuses et persistantes, elles sont prêtes à s’engager à fond dans tout programme éprouvé en mesure de les accompagner dans leur ouverture à de nouveaux contacts et de nouvelles clientèles. Pour faire un choix judicieux de type de programme d’accompagnement, la dirigeante doit faire son introspection, à savoir où en est son entreprise, quels sont ses aspirations et les besoins à combler pour les réaliser.

Les missions provinciales et internationales jouent un rôle primordial pour connaître de nouveaux marchés, promouvoir ses produits et services, amorcer des relations avec des partenaires et des clients potentiels et d’autres cheffes d’entreprises. Par ailleurs, le succès d’une mission réussie réside non seulement dans sa préparation et dans l’accompagnement sur le terrain, mais beaucoup dans la rapidité et la qualité des suivis au retour. Les contacts se bâtissent sur l’intérêt concret démontré envers les personnes rencontrées au fil des suivis téléphoniques ou par courriel, des rencontres de maillage et de formation. Je le constate depuis la création du programme Développement économique Féminin il y a cinq ans ; vraiment, la confiance de l’entrepreneure envers elle-même et en la capacité de son entreprise à répondre aux besoins des nouveaux marchés grandit avec sa présence dans ces marchés et l’échange régulier avec les intervenants qui y gravitent. Et les négociations se concrétisent par des ventes.

La réussite des entrepreneures sur les marchés d’ici et d’ailleurs doit être vue et célébrée hautement et fréquemment. C’est un outil incitatif puissant pour les femmes animées de l’intention de se lancer en affaires comme pour celles qui persistent à passer le cap de la première année ou à s’internationaliser.

Les politiques publiques peuvent aplanir les obstacles — plus grands pour les immigrantes et les femmes autochtones — qui empêchent les femmes de considérer l’entrepreneuriat comme un moyen de se réaliser, notamment en réduisant la « paperasserie » et en favorisant la conciliation famille-travail-social… les entrepreneures doivent aussi réseauter et optimiser les ressources mises à leur disposition pour réussir.

C’est à se demander comment la productivité et la prospérité canadiennes et québécoises peuvent encore se priver de la contribution diversifiée d’un entrepreneuriat féminin prêt à faire ses preuves dans un écosystème économique dont le besoin d’innovation, de repreneuriat, de relève et de revenus s’avère crucial.

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