Préambule
Le développement économique et social reflète la succession des défis et des choix collectifs qui définissent la singularité d’une Nation. En Amérique du Nord, le cas du Québec – francophone et distinct – est unique. Au gré des échanges économiques à l’intérieur de l’Amérique et avec l’Europe, l’environnement d’affaires a évolué au fil de l’histoire pour permettre aujourd’hui aux Québécois de bénéficier de son dynamisme, malgré les complexités contemporaines et les nouveaux défis.
Grâce à une diversité industrielle remarquable et une activité forte dans des secteurs clés tels que l’aérospatiale, les technologies de l’information, les sciences de la vie et les ressources naturelles, la prospérité se diffuse dans toutes les régions du Québec et, à cet égard, le rôle des grandes entreprises est tout particulier : alors que 99,8% des entreprises sont, au Québec, des PME, le nombre de grandes entreprises ne représente que 0,2% des entreprises au Québec. Leur contribution est substantielle en termes d’emploi, d’investissement, de PIB, ainsi que dans les domaines de l’innovation et du bien-être social.
Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) croit que les grandes entreprises jouent un rôle pilier dans la robustesse de l’économie, notamment dans le contexte où les défis de notre temps suscitent de grandes transformations.
Au niveau mondial, plusieurs menaces pèsent actuellement sur la prospérité, avec, en premier lieu, les changements climatiques qui affectent, entre autres, les infrastructures et l’agriculture, et annoncent des migrations forcées, elles-mêmes propices à la croissance des inégalités et des pressions sur la capacité des pays à augmenter leur potentiel économique. Par ailleurs, les tensions géopolitiques perturbent les chaînes d’approvisionnement, créent de l’instabilité sur les marchés financiers et génèrent des crises humanitaires. Le Québec devra trouver les meilleurs chemins pour tirer profit de l’Inflation Reduction Act (IRA) et répondre stratégiquement aux exigences de décarbonation des Européens. Il devra encore s’ajuster aux évolutions démographiques et aux nombreuses transformations du marché du travail, trouver les moyens de renouveler ses infrastructures et de rester compétitif sur les plans fiscal et réglementaire.
Au carrefour entre l’Europe et les États-Unis, fort de traités importants de libre-échange et d’une énergie renouvelable et relativement abordable et d’équilibres sociaux relativement stables, le Québec reste bien placé pour faire face à la complexité des nouvelles réalités et s’adapter aux critères qui conditionnent désormais les échanges économiques. Le Québec doit cependant adopter les stratégies qui miseront sur ses atouts et qui permettront de pleinement tirer profit des réalignements politiques des plus grandes puissances économiques. En ce sens, la cohésion entre les acteurs économiques des secteurs privés et publics, dans les grandes comme dans les petites entreprises, est essentielle pour que les virages environnementaux et technologiques puissent se conjuguer avec la réussite et le renforcement concurrentiel du Québec.
C’est dans ce contexte et sur la base des forces et faiblesses qui nous caractérisent que le CPQ proposera plusieurs recommandations aux gouvernements et aux employeurs pour que nos entreprises, petites et grandes, continuent de créer de la richesse dans un monde en profonde transformation.