Les parlementaires ont une responsabilité dans l’issue des conflits dans le transport collectif

Lettre ouverte par la présidente et cheffe de la direction du CPQ, Michelle LLambias Meunier, publiée le 11 novembre 2025 dans Le Soleil.

Les derniers jours ont laissé place à une multitude d’interventions publiques pour dénoncer les impacts des grèves à la Société de transport de Montréal (STM) qui paralysent la très grande majorité des déplacements à Montréal.

Insécurité alimentaire, mobilité réduite de la main-d’œuvre, accès compromis aux soins de santé, pression accrue sur les familles, enjeux de sécurité publique, pertes de revenus pour les travailleurs et les entreprises et j’en passe : les impacts d’une telle grève sont vastes et touchent tout le monde. Ils sont disproportionnés.

Or, ce qui choque le plus, ce n’est pas seulement l’ampleur des impacts, mais l’incapacité collective à reconnaître qu’une telle paralysie du transport collectif n’est plus acceptable dans une métropole.

Le transport collectif n’est pas un service accessoire, c’est une infrastructure essentielle. Il permet aux gens de travailler, de se soigner, de nourrir leur famille, d’étudier, de participer pleinement à la vie économique et sociale. Le priver soudainement, c’est mettre à risque le fonctionnement même de Montréal.

Il est temps d’appeler les choses par leur nom : les mécanismes actuels ne suffisent plus. Le statu quo ne fonctionne pas.

Un conflit de travail ne devrait jamais pouvoir mettre à genoux une région entière.

Le gouvernement dispose déjà d’outils législatifs, dont certains adoptés récemment, pour empêcher qu’une telle situation dégénère.

Les Montréalaises et les Montréalais ont besoin d’une intervention rapide, responsable et proportionnée pour rétablir l’accès à un service essentiel et éviter que cette crise ne s’aggrave davantage.

Nous pouvons débattre longtemps du financement du transport collectif ou des enjeux de relations de travail.

Mais pendant ce temps, ce sont les mêmes personnes qui paient le prix : les travailleurs, les étudiants, les familles, les ainés, les petits commerçants et les entreprises déjà fragilisées par le contexte économique actuel.

Les meilleures conventions collectives sont les conventions collectives négociées, mais nous n’en sommes plus là. Il ne faudrait surtout pas qu’une entente à venir vienne compromettre la qualité des services et la capacité de payer de la STM.

Le Québec mérite mieux. Et surtout, les citoyens méritent mieux.

Le gouvernement doit devancer l’application de la Loi 89 et tous les parlementaires ont un devoir d’agir. Pas dans quelques jours. Pas lorsque le conflit aura fait encore plus de ravages. Maintenant.

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