Reprise des travaux parlementaires à Québec : vision et prudence, selon le CPQ

Montréal, le 18 septembre 2017 – En marge de la reprise des travaux parlementaires à Québec, le CPQ (Conseil du patronat du Québec) souhaite rappeler les dossiers prioritaires qui occuperont les employeurs au cours de l’automne.

« Dans un contexte d’année pré-électorale, alors que le gouvernement du Québec enregistre un important surplus budgétaire et s’apprête à déposer son dernier budget avant les élections générales, il est important de faire preuve de vision et de prévoyance, en misant sur des investissements stratégiques et en évitant l’adoption de politiques qui risquent d’aller au détriment de la création de richesse et de ses principaux acteurs. Prudence et modestie doivent demeurer au menu », met en garde Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.

En fait, malgré un contexte économique positif, les défis liés à une main-d’œuvre vieillissante, le risque d’une prochaine récession, les intentions protectionnistes américaines et les impératifs d’adaptation dictés par la révolution numérique, sont autant d’éléments structurels de l’économie québécoise qui affectent l’exploitation de son plein potentiel, et sur lesquels le gouvernement devra se mobiliser.

Main-d’œuvre, révolution numérique et travail

Québec devra s’attaquer en priorité à l’élaboration d’une stratégie nationale de la main-d’œuvre, afin de répondre rapidement aux besoins criants du marché du travail dans un contexte de rareté de main-d’œuvre spécialisée, notamment par l’adéquation de la formation des travailleurs et une meilleure intégration des clientèles éloignées du marché de l’emploi (immigrants, autochtones, handicapés). Avec la collaboration des institutions d’enseignement et des employeurs, il devra aussi rendre plus agile le système d’éducation afin de moduler les programmes pour qu’ils répondent efficacement aux exigences du marché.

De plus, afin de former adéquatement nos jeunes d’aujourd’hui aux défis du futur, le gouvernement devra maintenir ses efforts de lutte au décrochage scolaire qui, grâce à la nouvelle Politique de la réussite éducative, commence à montrer des signes encourageants.

À court terme, le gouvernement devra également faire atterrir la nouvelle stratégie numérique, car la quatrième révolution industrielle nécessite que l’on s’attaque rapidement aux compétences des travailleurs pour qu’ils puissent participer de façon efficace au marché de l’emploi, et que l’on adapte l’organisation du travail et les chaînes de production des entreprises à l’automatisation et la transformation numérique.

Le CPQ veillera aussi à ce que la réforme annoncée de la Loi sur les normes du travail soit porteuse d’un juste équilibre entre les impératifs des mutations du marché et de la réalité professionnelle, les exigences des entreprises et celles des travailleurs. À cet effet, il rappelle que les Québécois profitent de normes et de programmes sociaux plus généreux que dans les autres provinces. Les entreprises, de leur côté, doivent composer avec un fardeau réglementaire des plus lourds d’Amérique du Nord, des taxes sur la masse salariale plus substantielles, un bassin vieillissant de travailleurs, une mobilité accrue de la main-d’œuvre compétente ainsi que la réglementation liée au marché du carbone.

Libre-échange

La modernisation, la négociation et l’ouverture de nouveaux espaces commerciaux apparaissent comme une nécessité vitale pour le Québec, qui doit continuer de développer des relations d’affaires fructueuses avec les économies émergentes partout dans le monde.

Il faut outiller nos entreprises pour qu’elles puissent profiter pleinement de l’entrée en vigueur imminente de l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne. Dans le cadre de la renégociation de l’ALENA, Québec doit s’assurer de valoriser l’apport et de préserver la compétitivité des nombreuses industries ayant des intérêts commerciaux aux États-Unis et au Mexique. De plus, il devra poursuivre ses efforts pour soutenir des secteurs capitaux à notre économie, comme ceux de la forestière, de l’aérospatiale ou de l’aluminium, entre autres.

Mobilité, infrastructures et changement climatiques

Le CPQ continuera de collaborer activement avec le gouvernement pour la mise en place d’une politique de mobilité durable optimisant la contribution économique du transport des personnes, des marchandises et des chaînes logistiques, tout en se portant garante des objectifs de décarbonisation du Québec.

Au chapitre des changements climatiques, le CPQ attend du gouvernement que la nouvelle réglementation sur le marché du carbone pour la période 2021-2030 ne vienne pas pénaliser la compétitivité des industries. Le CPQ veut rappeler à cet égard que, depuis 1990, le secteur industriel a baissé ses émissions de 20% tandis que le secteur des transports, lui, l’augmentait d’autant.

Le gouvernement devra aussi s’attaquer à la mise sur pied d’une stratégie économique dédiée à l’écosystème de la construction, quatrième pilier de l’économie québécoise, mais qui connaît de nombreux défis en termes d’innovation, de croissance, de compétitivité internationale ou de financement des infrastructures.

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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.

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Renseignements et entrevues :

Camilla Sironi
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