Lettre d’opinion du président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.
Le Quotidien (Chicoutimi), p. 12 / La Tribune (Sherbrooke), p. 19 – 9 mai 2015
Le Journal de Québec, p. 16 / Le Journal de Montréal, p. 26 – 13 mai 2015
Hydro-Québec vient tout juste de dévoiler son rapport sur le développement durable 2014, le 13e de ce type, qui rend compte du rendement de l’entreprise relativement à ses principaux enjeux environnementaux, sociaux, économiques et de gouvernance. On peut y lire en préambule « […] nos projets de croissance doivent respecter notre engagement envers le développement durable. Ils doivent être accueillis favorablement par les communautés locales tout en représentant un excellent choix sur les plans environnemental et économique. »
Justement, la semaine dernière, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, accompagné du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Pierre Arcand, et du président-directeur général d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, annonçait le début des travaux de cette ligne de transport électrique, la plus importante en 20 ans, qui reliera le réseau électrique du nord-est du Québec à la métropole.
Pourquoi faut-il se rendre fier du projet de ligne à haute tension Chamouchouane-Bout-de-l’Île? Parce qu’il s’agit là d’un bon projet qui, manifestement, a été conduit de manière responsable et en droite ligne avec une vision du développement durable qui englobe, en plus de la protection de l’environnement, les questions du progrès social et du rendement économique.
Sur le plan environnemental, il faut d’abord garder en tête que cette nouvelle infrastructure représente un atout de plus dans notre capacité à distribuer, de manière pérenne, une énergie verte dont l’abondance fait non seulement notre fierté, mais fait également l’envie du reste de la planète. Ce projet est également un cas d’école au niveau de la recherche de l’acceptabilité sociale. Depuis 2010, la société d’État a tenu plus de 300 rencontres avec différents intervenants des milieux concernés. Afin de retenir le meilleur des scénarios, des modifications ont été apportées et plusieurs des recommandations contenues dans le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) ont été prises en compte.
Économiquement, cette ligne qui traversera cinq régions administratives, générera des retombées estimées à 1,1 milliard de dollars, en plus de créer l’équivalent de plusieurs centaines d’emplois à temps plein sur une période de cinq ans. Du même souffle, on pourrait aussi parler de sa justification stratégique et technique. Parce qu’elle assurera la fiabilité de l’ensemble du réseau électrique québécois, en plus de permettre de réduire les pertes, d’intégrer de nouvelles sources de production et de répondre à la demande croissante dans le sud du Québec, cette ligne se financera par elle-même. Sur le plan technique, sa justification a également obtenu le feu vert de la Régie de l’énergie qui a reconnu la solution et les efforts fournis par Hydro-Québec. Idem dans le cas de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ).
Il est toujours possible que certains individus n’y trouvent pas leur compte et c’est pourquoi l’expression des citoyens est importante et doit être prise en considération avec sérieux. Évidemment, au même titre que le risque ou la nuisance zéro n’existe pas et que la quête de l’unanimité est une utopie, tout projet est perfectible. Il sera nécessaire d’entretenir le dialogue avec les municipalités et les différents milieux au cours des prochaines étapes du projet. Il est possible d’aller de l’avant tout en maintenant un climat de confiance mutuelle et de saine collaboration, ce qui contribuera à entretenir notre fierté collective. Oui, on est capable!