Le développement de la mémoire et du savoir numérique des entreprises (1ière partie)

On verra coexister en entreprise, au cours des prochaines années quatre générations différentes d’employés et, en 2015, l’arrivée d’une cinquième, une tendance lourde… Eh oui, il fallait bien que je traite aussi de l’entreprise 2.0. Donc, finie l’utopie de la retraite à 55 ans ! Finie aussi l’illusion que les générations Y et NetGen allaient balayer les Baby Boomers et leurs prédécesseurs ! Le Harvard Business Review a ainsi relevé les cinq générations qui devraient se côtoyer dans les entreprises:

  • Traditionalistes, nés avant 1946
  • Baby Boomers, nés entre 1946 et 1964
  • Gen X, nés entre 1965 et 1976
  • Millennials (Gen Y), nés entre 1977 et 1997
  • Gen 2020 (Gen C ou encore NetGen), nés après 1997

Un peu tiré par les cheveux pour la première et la dernière, vous dites? Regardez bien ce diagramme publié avec le HBR:
graphique claude malaison
Les projections ici indiquent une décroissance constante des Baby Boomers. Rien de moins certain. Beaucoup d’entre eux reviennent au travail, leur revenu de retraite se révélant insuffisant, alors que dans bien d’autres cas, c’est la caisse de retraite de l’entreprise qui est épuisée ou réutilisée à d’autres fins. Bien des gouvernements sont en train de revoir leur politique de gestion des fonds publics de retraite et songent à mettre en place, comme en France, des incitatifs pour les entreprises visant à récupérer les savoirs de leurs propres retraités ou d’autres, afin de les garder au travail plus longtemps. Dans une nouvelle économie numérique, le Québec au travail (employeurs et employés) devra tenir compte lui aussi de ce phénomène et c’est là le second défi: favoriser le développement de la mémoire et du savoir numérique des entreprises. D’ailleurs, le HBR note: « In 1986, when the youngest Baby Boomers entered the workforce, the percentage of knowledge necessary to retain in your mind to perform well on the job was about 75 percent (according to research by Robert Kelley__). For the other 25 percent, you accessed documentation, usually by looking something up in a manual. In 2009, only about 10 percent of knowledge necessary to perform well on the job is retained — meaning a myriad of other sources must be relied upon. » Pour 90% des savoirs et des expertises nécessaires pour bien accomplir son travail, il faut avoir recours à d’autres choses que sa propre mémoire. De là l’importance de créer la

mémoire d’entreprise™

et les retraités ont un rôle important à jouer dans cette construction. Pour ce faire, je donne toujours l’exemple de la plateforme YourEncore qui est le lieu de rencontre des entreprises à la recherche d’expertise et de solutions potentielles à des problèmes, en faisant appel aux membres de la communauté des retraités. C’est du pur « crowdsourcing » et un bon moyen pour les entreprises d’aller puiser à peu de frais dans le formidable bagage d’expertise que détiennent les membres de cette communauté. Imaginez que les entreprises, au lieu de perdre l’expertise de leurs employés qui partent ou sont à la retraite, puissent mettre en place de telles plateformes et ainsi garder le lien avec ces derniers. Un lien permettant d’avoir recours à leur expertise contre rétribution, comme c’est le cas pour YourEncore. Bien mieux ainsi que de laisser cette expertise aller à ses concurrents, non ? (La suite dans mon prochain billet)

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