Cet article est bien le premier que j’écris sur le thème de la prospérité. Bien des gens s’interrogeront sur l’intérêt de parler de prospérité et surtout de s’en inquiéter.
Après tout, ne sommes-nous pas généralement satisfaits de notre sort? De plus, l’indice Vivre Mieux de l’OCDE, qui compare le Québec avec 34 pays sur plusieurs volets de qualité de vie, met le Québec dans le tronçon supérieur de ce classement.
Nous vivons dans un environnement sécuritaire, avons accès à un régime gratuit de services de santé, pouvons recourir à de l’appui financier lorsque notre situation de travail se détériore complètement. Bref, notre perception de nous même nous donne un portrait fort rassurant de notre situation par rapport à d’autres.
Or, le pourquoi de s’inquiéter de notre situation, c’est précisément de nous interroger sur la pérennité de tels services face aux défis auxquels nous sommes actuellement confrontés, notamment le vieillissement accru de la population québécoise.
Comme le Québec est la province où la population vieillissante augmente le plus rapidement, et par conséquent, la population en âge de travailler, elle, diminue, l’accès à cette qualité de vie à laquelle nous nous sommes habitués est menacé.
Qui payera pour nos généreuses retraites non capitalisées? Qui sont ces jeunes qui accepteront de consacrer plus de cinquante pourcent de leur revenu pour assumer nos services de santé de plus en plus coûteux?
Bref, comme le Québec est moins productif par heure travaillée, comme en font foi plusieurs études bien documentées sur ce sujet, il est clair qu’à moins de changements draconiens, le Québec sera face à des choix que les Québécois ne sont pas prêts à accepter.
Il viendra un moment où notre sort sera en dehors de nos mains et décidé par d’autres devant qui nous devrons nous soumettre.
L’adage à l’effet qu’il vaut mieux prévenir que guérir a tout son sens aujourd’hui. Voilà pourquoi j’ai accepté d’écrire sur le sujet et voilà pourquoi je crois que nous devons tous ensemble articuler et mettre en place les changements qui s’imposent maintenant.