Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, élu le 19 octobre dernier, a pris plusieurs engagements majeurs envers l’UMQ et les municipalités québécoises et canadiennes visant un financement accru dans les infrastructures, qui ont d’ailleurs été réitérés dans la lettre de mandat du nouveau ministre de l’Infrastructure et des Collectivités, Amarjeet Sohi.
Mentionnons notamment l’adoption d’un nouveau plan d’investissements en infrastructures totalisant 125 milliards sur 10 ans, la création de la Banque de l’infrastructure du Canada, l’ajout de 20 milliards $ de plus sur 10 ans dans le transport collectif et l’accroissement de la transparence du Fonds Chantiers Canada-Québec.
Lors de la dernière campagne électorale fédérale, l’ensemble du milieu municipal au Québec et au Canada ont d’ailleurs identifié l’investissement fédéral dans les infrastructures comme l’enjeu prioritaire pour les prochaines années. L’UMQ a été particulièrement active sur cette question et a proposé qu’Ottawa transfère aux municipalités la totalité des revenus de la taxe fédérale d’accise sur l’essence, soit l’équivalent de 2 milliards $ annuellement, afin d’augmenter la contribution fédérale dans les infrastructures publiques.
Au Québec, ce sont près de 60 % de l’ensemble des infrastructures publiques au Québec qui relèvent des municipalités. C’est énorme! Malheureusement, malgré les différents programmes fédéraux et provinciaux mis en place au cours des dernières années, les municipalités assument toujours plus de 75 % de la charge financière totale, un fardeau de plus en plus insoutenable, il va sans dire.
Une étude réalisée par Deloitte pour le compte de l’UMQ en 2012 a d’ailleurs évalué le déficit d’infrastructures dans les municipalités québécoises à 34 milliards $. La même étude révèle qu’il est pourtant payant pour Ottawa et Québec d’investir dans nos infrastructures collectives pour stimuler le développement économique. Pour chaque dollar investi à ce chapitre, le gouvernement fédéral récolte environ 30 sous en recettes fiscales. Pour le gouvernement québécois, c’est 27 sous. Pour les municipalités? Beaucoup d’espoir pour le développement local, mais bien peu d’argent sonnant!
Des infrastructures publiques de qualité sont pourtant essentielles à la croissance économique et au bien-être de la population. C’est particulièrement vrai pour ce qui est des infrastructures locales, qui ont un impact direct sur le quotidien de chaque citoyenne et citoyen (pensons, par exemple, aux rues, aux réseaux d’aqueduc, aux parcs, aux bibliothèques, aux centres communautaires, au transport collectif, etc.).
Ce type d’infrastructures a en effet des impacts socio-économiques directs et significatifs. Elles favorisent un milieu de vie attractif et propice à la rétention de la main-d’œuvre et permettent aux municipalités d’offrir des services publics de qualités à la collectivité et aux entreprises. Plus encore, ces infrastructures – particulièrement dans le secteur du transport – stimulent la productivité, les échanges commerciaux et la prospérité économique.
Bref, il est urgent d’investir collectivement dans nos infrastructures. Le nouveau gouvernement fédéral a, en ce sens, mis la barre haute, et les attentes des élues et élus municipaux le sont tout autant! Mais au-delà des chèques fédéraux qui doivent être envoyés aux municipalités pour leur permettre de financer adéquatement leurs infrastructures, il est essentiel de revoir le rôle que jouent ces dernières dans la définition des orientations nationales et provinciales à ce chapitre. Les municipalités sont des partenaires incontournables dans le développement du réseau d’infrastructures d’un bout à l’autre du pays, il est donc tout naturel et essentiel qu’elles participent aux choix importants qui sont faits pour l’avenir!