« Avant de procéder à toute bonification du RRQ qui risquerait d’accroitre davantage cet écart, les efforts vont devoir être orientés de façon prioritaire vers un meilleur contrôle des coûts. Pour ce faire, la situation actuelle et future du régime va nécessiter des décisions audacieuses, telles que la possibilité d’augmenter l’âge auquel un travailleur peut percevoir sa rente du régime sans pénalité » a déclaré M. Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ, lors de son passage aux audiences publiques. « Bien que l’harmonisation du régime québécois avec le Régime de pensions du Canada soit souhaitable à terme, il s’agirait d’une décision prématurée aussi longtemps que, encore une fois, le RRQ ne fera pas l’objet d’un resserrement des coûts. Cette bonification ne conduirait qu’à agrandir l’écart défavorable qui prévaut déjà entre le RRQ et le RPC. »
Le CPQ rappelle qu’au cours des dernières années, les employeurs et les employés du Québec ont dû absorber des augmentations constantes des cotisations afin de maintenir le régime en santé et en assurer la viabilité financière. Si nous ajoutons à cela la pression que représente l’augmentation de l’espérance de vie sur notre système, le risque de voir se répéter encore, et encore, des hausses additionnelles de cotisations dans le futur est accru.
Rappelons qu’au Québec, dans le cas des employeurs, ceux-ci payent déjà d’importantes taxes sur la masse salariale, largement supérieures à la facture que doivent assumer les employeurs au Canada pour un travailleur gagnant le même salaire (45 % d’écart en moyenne) ou dans d’autres provinces telles que l’Ontario (31 %), la Colombie-Britannique (73 %) ou l’Alberta (80 %). Tout changement qui sera apporté au RRQ devra donc tenir compte de la capacité des entreprises à s’ajuster au regard des autres augmentations des coûts afférant à la masse salariale. De plus, dans bien des cas, les employeurs offrent déjà des régimes suffisamment généreux pour assurer une retraite convenable à leurs employés.
À l’instar de la majorité des juridictions confrontées au rallongement de l’espérance de vie dans le monde, selon le CPQ il serait donc temps de sérieusement envisager la possibilité d’augmenter l’âge d’admissibilité à une retraite non réduite – qui est, à ce jour, toujours établi à 65 ans, et ce, depuis 1970. Ce simple changement influencerait automatiquement la période de versement des prestations, répondant ainsi de manière immédiate et efficace à la pression insoutenable sur notre régime public. Rappelons que les États-Unis, la France, l’Allemagne et plusieurs pays européens, notamment, ont déjà augmenté cet âge à 67 ans et plus.
« Le vieillissement de la population, l’évolution du marché du travail ainsi que la santé financière du RRQ sont des enjeux qui doivent être approchés avec audace et vision, pour que toute bonification du système de retraite puisse bénéficier aux générations futures, qui en recueilleront les fruits, sans en faire payer la facture aux générations précédentes », de conclure, M. Dorval.
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
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