Montréal, le 22 août 2018 – À la veille du déclenchement des élections provinciales, le CPQ veut revenir sur les priorités sur lesquelles il interpellera les partis durant la prochaine campagne.
Devant l’apparente robustesse de notre économie et l’état positif de nos finances publiques, confirmé par l’examen de la vérificatrice générale du Québec du Rapport préélectoral sur l’état des finances publiques publié lundi par le ministre des Finances, il serait tentant de se lancer dans des dépenses frivoles. En effet, certains observateurs voient déjà la marge de manœuvre disponible – que certains estiment globalement à 11 milliards$ – comme un risque pour les partis de se lancer dans des promesses à tout crin.
Or, face à de nombreuses incertitudes et embuches mettant à risque notre économie dans les prochaines années, le CPQ estime qu’il faut jouer entre prudence et audace, en consacrant une partie de la marge de manœuvre budgétaire disponible du gouvernement du Québec, à rendre notre économie encore plus résiliente, c’est à dire prémunie contre les chocs.
« Même si les voyants sont plutôt aux verts, il demeure que le Québec connaît des lacunes historiques en matière d’investissement, de productivité et de maturité technologique. Bien que certains secteurs industriels ou certaines régions se démarquent mieux que d’autres, le bilan global reste encore contrasté », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. « Parallèlement, il existe aussi un revers à la médaille des bonnes notes sur l’emploi, qui se traduit par une rareté de main-d’œuvre par endroit et pour certaines entreprises. »
Ainsi, au cours de la prochaine campagne électorale, il est primordial pour le CPQ que tous les partis ne prennent pas pour acquise la croissance économique de la province, et, surtout, de ne pas négliger les défis que représente la pénurie de main-d’œuvre et les changements tant technologiques que climatiques.
Bichonner l’économie pour prospérer !
Inspiré par sa plateforme économique 2018-2021 « s’allier pour la prospérité ! », le CPQ recommande de mettre l’emphase sur quatre ingrédients de base nécessaires pour garder le cap sur une économie résistante au choc.
Faire de l’éducation et de la formation une priorité. Une société prospère est une société productive et à l’avant-garde des connaissances. Nos défis économiques et sociaux seront mieux supportés par des citoyens bien instruits et par des travailleurs à jour dans leurs compétences. La situation démographique et du marché du travail ne nous autorise plus le luxe d’échapper qui que ce soit non plus. Il faut des investissements stables et prévisibles en éducation et en formation continue.
Donner davantage de marge de manœuvre fiscale à toutes les entreprises. Il faut en arriver à une fiscalité plus concurrentielle, et ce, non seulement pour les PME, mais pour les grandes entreprises aussi. Prises trop souvent pour acquises, elles sont d’importantes pourvoyeuses d’emplois bien rémunérés et génèrent énormément d’activité économique dans le sillage de leurs affaires, sans oublier qu’elles font face à une forte concurrence mondiale. Actuellement, on fiscalise à outrance le travail, l’innovation et l’investissement.
Libérer les contraintes et les incertitudes reliées à l’investissement. Il faut activer vigoureusement les moteurs de croissance que sont l’innovation, la diversification et l’internationalisation. L’ingéniosité et la créativité de nos entrepreneurs ne sont plus à démontrer, mais ils ont maille à partir avec un cadre fiscal, législatif et réglementaire souvent beaucoup plus lourd que dans les autres juridictions en Amérique. Démarrer des entreprises, c’est bien. Les conserver, en attirer de nouvelles et les faire croître, c’est encore mieux.
Réussir notre virage numérique et énergétique. Tandis que certains États se demandent encore s’il faut se présenter à la ligne de départ d’une course mondiale déjà lancée, nous nous sommes engagés en bonne position, mais c’est la réussite de ce virage qui déterminera qui sera gagnant ou perdant. Or, les défis d’accompagnement des entreprises sont encore grands au Québec.
« L’examen de la situation budgétaire du gouvernement du Québec fait la démonstration qu’il est possible de donner une plus grande latitude aux entreprises, de même que déployer de nouveaux outils », estime Yves-Thomas Dorval. « Il faut se donner les moyens d’augmenter la productivité de nos entreprises, et donc, de les rendre encore plus concurrentielles. »
Note : La plateforme économique 2018-2021 du CPQ vise à assurer que les employeurs disposent des meilleures conditions possible pour prospérer et faire prospérer le Québec. Elle met de l’avant 24 priorités, réparties selon 6 grands domaines d’intervention. Pour en prendre connaissance : cliquez ici.
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Source :
Nadine Légaré
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