Stratégie nationale sur la main-d’œuvre 2018-2023 – Communiqué 2 – Analyse du CPQ : une pierre d’assise sur laquelle bâtir un Québec plus productif

Québec, le 22 mai 2018 – Le CPQ veut revenir sur les principales mesures annoncées aujourd’hui dans le cadre de la Stratégie nationale sur la main-d’œuvre (SNMO).

« Comme le fait valoir le CPQ depuis plusieurs années, ainsi que dans sa plus récente plateforme économique 2018-2021, l’enjeu de la rareté de la main-d’œuvre ne se limite pas à contrer les effets du vieillissement de la population et la baisse du taux d’activité sur le marché du travail », rappelle Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. « Pour se hisser parmi les nations les plus productives du monde, il faut également s’attaquer à l’adéquation de la formation avec les besoins actuels et futurs du marché du travail, au développement des compétences tout au long de la vie, dans un contexte technologique et mondial plus exigeant, de même qu’innover dans l’intégration des personnes sous-représentées sur le marché du travail ».

Une première SNMO équilibrée dans son approche

Que ce soit en matière de gestion des ressources humaines, ou dans la gestion des changements technologiques, la capacité des entreprises, des institutions et des États à devenir des leaders repose donc, en plus du temps et des ressources financières, sur leur propre ouverture à innover et à évoluer pour s’adapter. Il en va de même pour l’ensemble des individus, qui doivent pouvoir compter sur des dispositifs novateurs depuis les bancs d’école et tout au long de leur vie professionnelle. C’est pourquoi le CPQ proposait à l’hiver 2017, une approche globale fondée sur 4 enjeux et la mobilisation de toutes ces parties prenantes : institutions d’enseignement, gouvernements, employeurs et individus.

Enjeu #1 – La COMPÉTENCE des individus

La SNMO répond généralement aux attentes du CPQ par des mesures destinées aux futurs travailleurs, pour les travailleurs en emploi et pour les groupes de travailleurs sous-représentés. Parmi les mesures dignes de mention figurent celles qui permettront de mieux comprendre l’évolution du marché du travail et des métiers ainsi que d’anticiper les besoins en formation et en main-d’œuvre dans l’ensemble des régions.

En outre, le gouvernement reconnait l’importance de valoriser la formation continue dans différents secteurs industriels clés, particulièrement au niveau des compétences numériques, de rehausser les compétences de base dans les normes professionnelles – une lacune confirmée par les sondages réalisés par le CPQ sur le sujet – et d’accélérer les processus de reconnaissance des acquis des personnes issues de l’immigration.

Enjeu #2 – L’ACCOMPAGNEMENT des employeurs

Plusieurs mesures au bénéfice des employeurs apparaissent dans le document au chapitre de la gestion de l’organisation du travail, de la gestion du changement et de la gestion de la diversité. Elles jettent les bases d’un projet à venir pour le CPQ qui vise à mieux outiller les gestionnaires dans leur capacité à identifier et anticiper leurs besoins en ressources humaines (incluant la relève, le transfert des connaissances et les différences intergénérationnelles) sur le plan des talents, des compétences et pour se doter de plans de relève et de stratégies en formation continue.

Cette initiative demeure toutefois limitée à des projets pilotes dans certaines régions en raison des montants disponibles pour l’appuyer. Toutefois, le CPQ est confiant, car les besoins sont criants, que ces projets pourront servir à justifier le déploiement plus large d’un service de conciergerie en ressources humaines sur l’ensemble du territoire.

Enjeu #3 – L’AGILITÉ des institutions d’enseignement

La SNMO répond à la volonté du CPQ de voir à l’amélioration de la qualité des programmes réguliers, à la rapidité d’adaptation des programmes, à la flexibilité en regard des besoins particuliers, particulièrement à l’échelle des cégeps et des commissions scolaires en région. Les mesures favorisant le déploiement de passerelles, l’accélération et la fluidité des parcours de formation de même que les mesures favorisant l’alternance travail-étude et le recours aux stages pour acquérir de l’expérience professionnalisante, figuraient également au nombre des demandes du CPQ.

L’organisme regrette toutefois qu’elle demeure muette quant à sa demande d’introduire dans les cursus professionnels, techniques et universitaires des éléments touchant l’entrepreneuriat et l’intrapreneuriat, de même qu’en ce qui a trait à l’implication des employeurs dans la gouvernance et le développement des programmes, alors que ces derniers sont aux premières loges quand vient le temps d’anticiper les changements.

Enjeu #4 – La PROACTIVITÉ du gouvernement

On retrouve dans la SNMO une approche plus complète en ce qui concerne la veille stratégique en matière de main-d’œuvre, y compris pour les propres besoins de l’État. Par contre, elle n’offre qu’une solution partielle aux enjeux soulevés par le CPQ en matière de sélection, d’intégration et de francisation de l’immigration. À cet égard, le CPQ aurait souhaité une implication plus directe des employeurs dans le déploiement du système de déclaration d’intérêt pour la sélection des personnes immigrantes, de même que dans la détermination des différents critères sur lesquels seront basés les programmes de prospection, d’attraction et de reconnaissance des compétences des travailleurs issus de l’international.

Enfin, le CPQ ne peut passer sous silence le fait que les récentes propositions de réformes aux normes du travail, en l’état actuel et futur du marché du travail, vont à l’encontre de la politique d’allégement réglementaire et de certains objectifs dont s’est dotée la SNMO. D’ailleurs, l’étude d’impact gouvernementale chiffre à près de 700 millions $, principalement récurrents, l’impact du projet de loi 176 sur les employeurs.

En outre, le CPQ se serait également attendu à plus d’ambition en ce qui a trait aux incitatifs visant à prolonger la participation au marché du travail des personnes âgées de 55 ans et plus.

Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.

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Renseignements et entrevues :
Nadine Légaré
Conseillère principale – Communications et relations médias
Conseil du patronat du Québec
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Cell. : 514-265-5471

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