L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié en mars les plus récentes données relatives à l’investissement minier au Québec qui confirme, on s’en doute, le ralentissement dans le secteur minier. L’Association minière du Québec (AMQ) a accueilli avec réalisme ces dernières statistiques qui démontrent que les investissements sont en baisse de 22,7 % en 2015 par rapport à 2014, pour s’établir à 2,3 milliards de dollars, et de 55,2 % par rapport à l’année record de 2012.
Malgré cette baisse, grâce au secteur minier, ce sont tout de même 2,3 milliards de dollars en investissements privés dont le Québec a pu bénéficier en 2015 et qui ont contribué à sa prospérité socioéconomique. Même si cette baisse était prévisible, on doit dès maintenant faire en sorte de renverser la tendance qui semble vouloir se dessiner en accompagnant davantage l’industrie minière dans son développement. Depuis quelques années, une série de nouvelles mesures gouvernementales se sont ajoutées et d’autres sont en processus d’implantation, toutes ayant pour effet d’alourdir les façons de faire au Québec et nuisant ainsi à son attractivité : assujettissement de presque tous les projets à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts environnementaux, hausse des coûts liés aux objectifs gouvernementaux de réduction des gaz à effet de serre et d’autres frais, lourdeur administrative et réglementaire, dédoublement des processus avec le gouvernement fédéral, etc. Maintenant que le gouvernement du Québec a rendu publique sa vision stratégique du développement minier, l’industrie minière souhaite que celle-ci se traduise en actions structurantes qui permettront de diminuer les irritants qui nuisent à la bonne marche de l’activité minière au Québec. Le temps est venu de réellement penser à des mesures permettant de rendre le Québec encore plus attrayant.
C’est de l’avenir de l’industrie minière au Québec dont il est question, surtout que les dépenses d’exploration sont elles aussi en constante diminution. Ce n’est un secret pour personne : il faut explorer pour trouver la mine de demain. Si les dépenses d’exploration continuent à baisser, c’est tout un pan de l’économie du Québec qui continuera à se fragiliser.
Bien qu’on ait souhaité de meilleurs résultats, on constate tout de même que le Québec continue de tirer son épingle du jeu sur la scène mondiale. Selon l’Institut Fraser, il occupe la 8e place des juridictions minières les plus attrayantes sur la planète auprès des investisseurs et la 2e place au Canada, derrière la Saskatchewan. Rappelons que le Québec a occupé la première marche du podium de 2007 à 2010 et a glissé à la 18e position dans l’enquête 2014 pour remonter à la 6e place en 2015.
Malgré un contexte qui demeure difficile, certains signes d’espoir sont observés. Pensons au secteur de l’or qui est en relativement meilleure position comparativement à d’autres secteurs en raison des prix qui semblent vouloir remonter, du cours du pétrole qui lui, a considérablement diminué et de la valeur du dollar canadien qui joue à l’avantage des compagnies productrices actives au Québec. De belles mines sont également en opération et de beaux projets se dessinent. Aussi, si les 10 principaux projets en cours de développement se concrétisaient, ce sont plus de 30 milliards de dollars qui seraient investis ici au cours des prochaines années. De l’investissement privé, ai-je besoin de le rappeler?
Les prévisions pour les années à venir permettent également d’entrevoir une embellie à compter de 2017. L’ISQ prévoit d’ailleurs que, pour 2016, les investissements miniers connaîtront une légère hausse. Avec la remontée anticipée du cours des métaux, il nous est permis d’entrevoir l’avenir du secteur minier au Québec avec un relatif optimisme. Selon un sondage mené en 2015 pour le compte de l’Association minière du Canada, les Québécois souhaitent eux aussi, dans une proportion de 71 %, que continue à se développer l’industrie minière, si les projets sont bien planifiés et encadrés. Les sociétés minières visent à mettre en valeur le potentiel minéral du Québec dans le respect des gens et de l’environnement et il agit en conséquence.
En travaillant en partenariat avec les acteurs locaux et les gouvernements et en étant à l’écoute des besoins et préoccupations, nul doute que le secteur minier continuera encore longtemps à faire la fierté des Québécois et à enrichir le Québec. Pour en connaître davantage sur le secteur minier, je vous invite à participer en grand nombre aux activités de la 25e Semaine minière du Québec qui se tiendra du 24 au 30 avril 2016. Pour tous les détails de la programmation, consultez le site Internet de l’AMQ.