Il ne reste que quelques jours avant de connaître le parti que les Québécoises et Québécois auront choisi pour former le prochain gouvernement. Or, quelle que soit la formation politique qui sera portée au pouvoir le 1er octobre, il est déjà très clair qu’elle fera face à deux chantiers prioritaires aux yeux du milieu municipal : la réforme de la fiscalité municipale et la mise en place de mesures pour répondre aux besoins des régions en matière de main-d’œuvre.
Pour une justice fiscale au bénéfice des citoyennes et des citoyens
Au cours des derniers mois, l’UMQ a assumé un leadership pour rappeler l’urgence de moderniser le régime fiscal municipal au Québec. Celui-ci date en effet du XIXe siècle et n’est plus adapté ni aux réalités démographiques et économiques du XXIe siècle, ni aux responsabilités actuelles des gouvernements de proximité.
En mai dernier, une étude publiée par l’UMQ soulignait à grands traits l’impasse fiscale vers laquelle se dirigent les municipalités. Le rapport dressait entre autres les constats suivants:
• L’impôt foncier occupe maintenant une part inégalée de près de 70 % des revenus municipaux;
• La croissance économique dépend de moins en moins du cadre bâti;
• La progression de l’économie numérique affecte déjà deux secteurs importants : le commerce de détail et le secteur manufacturier, qui totalisent 40 % des revenus fonciers;
• Les pertes fiscales liées à l’économie numérique atteignent 65 millions $ annuellement, soit l’équivalent de 350 Walmart;
• Le secteur résidentiel ne constituera plus un moteur de croissance foncière.
C’est dans ce contexte que les membres de l’UMQ ont inscrit au cœur de la plateforme municipale la modernisation du régime fiscal municipal, avec des propositions très précises.
Alors que l’Accord de partenariat avec les municipalités pour la période 2016-2019 viendra à échéance à la fin de l’année prochaine, le prochain gouvernement devra rapidement entreprendre des négociations avec ses partenaires municipaux afin de conclure, au plus tard à la fin septembre 2019, une nouvelle entente qui devra impérativement inclure le transfert d’un point de la taxe de vente du Québec (TVQ) – soit l’équivalent de plus de 1,6 milliard $ – aux municipalités, comme s’y sont déjà engagés le premier ministre du Québec et les chefs des autres partis.
Pénurie de main-d’œuvre : les régions doivent être parties prenantes des solutions
Comme je l’ai par ailleurs souligné à tous les chefs des principaux partis lors du Sommet municipal de l’UMQ le 14 septembre dernier à Québec, la pénurie de main-d’œuvre est l’enjeu numéro 1 dont les élues, élus et partenaires socioéconomiques m’ont le plus parlé durant la tournée de toutes les régions que j’ai réalisée au cours des derniers mois.
C’est pourquoi j’invite le prochain gouvernement du Québec à convoquer rapidement une rencontre au sommet entre les différents partenaires impliqués (élues et élus locaux, représentants patronaux et syndicaux, milieux de l’éducation, organismes en francisation et en intégration des immigrants, etc.) afin de faire le point sur la pénurie de main-d’œuvre qui a présentement cours partout au Québec et mettre rapidement en place un plan d’action pour y répondre compte, avec des mesures ciblées et adaptées aux réalités locales et régionales.
Pour les gouvernements de proximité, il s’agit en effet d’un enjeu des plus préoccupants, puisqu’il affecte directement le dynamisme économique de nos milieux et la vitalité de notre territoire.
Bref, dès le 2 octobre prochain et quelle que soit la décision des citoyennes et des citoyens, l’UMQ et le milieu municipal seront prêts à travailler avec son vis-à-vis provincial, de gouvernement à gouvernement, afin de favoriser le développement de nos communautés et de nos régions et améliorer la qualité de vie de nos concitoyennes et concitoyens.