Longtemps considérés comme irréconciliables, l’environnement et l’économie sont pourtant intimement liés. La pollution représente des coûts sociaux, environnementaux et médicaux importants, et s’il y a des coûts aux mesures prises par les gouvernements pour réduire les émissions de GES, par exemple, le coût de l’inaction est encore plus grand.
Ainsi, la Chine et l’Inde constatent aujourd’hui l’impact important de la pollution de l’air sur leur économie. Selon The Economist, le smog entraîne un ralentissement économique et la fermeture d’entreprises en Chine, et même une réduction de la longévité en Inde, selon une étude conjointe des Universités de Chicago, de Yale et de Harvard.
L’écofiscalité ou fiscalité écologique permet aux États de tirer leur épingle du jeu de cette corrélation directe. Elle permet à la fois d’assurer une exploitation durable des ressources et de limiter l’impact des activités humaines sur l’environnement, tout en conservant la possibilité de financer l’innovation en technologies propres et le faire dans une perspective d’équité sociale et économique.
Les fonds amassés grâce aux mesures écofiscales peuvent servir à stimuler l’innovation en technologies propres afin de créer des alternatives plus vertes aux modes de production actuels, tout en favorisant la mise en place de meilleurs comportements et de bonnes pratiques.
Il existe diverses mesures d’écofiscalité. Le Québec fait figure de pionnier depuis qu’il a joint en 2013 le système québécois de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE); le plus grand marché du carbone en Amérique du Nord.
Grâce à cette adhésion, le Québec aura à sa disposition 3,3 milliards de dollars dédiés aux investissements verts d’ici 2020. En ce sens, monsieur David Heurtel, ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, a dévoilé en février que la seconde vente aux enchères du marché du carbone Québec_Californie a généré des revenus bruts de l’ordre de 190 millions de dollars canadiens pour le Québec.
Ce formidable levier démontre bien comment l’écofiscalité permet d’accélérer le virage vers l’économie verte. Il existe cependant plusieurs autres formules : bonus-malus, allègements fiscaux, fiscalité visant la densification des villes, etc.
En définitive, l’écofiscalité est une façon progressiste d’envisager l’avenir et le développement économique du Québec. Comme investisseur, chez Cycle Capital, nous constatons au quotidien l’impact de telles mesures sur l’écosystème des technologies propres et nous entrevoyons déjà les possibilités que toutes nouvelles mesures pourraient représenter au Québec et au Canada.
Les milieux d’affaires souhaitent développer une économie verte. Les incitatifs environnementaux ainsi créés participeraient à engendrer des entreprises concurrentielles sur le marché international.