Prospérité versus austérité

Les temps sont difficiles, l’inquiétude est rampante si bien que le climat est imprégné de morosité. Il faut une énergie du tonnerre pour résister à cette ambiance néfaste. En clair, nous ne sommes guère dans une période faste où les citoyens et en particulier les entrepreneurs ont le sentiment que l’avenir à court et à moyen terme est ensoleillé.

La politique d’austérité pratiquée aujourd’hui doit donner le sentiment qu’elle est le seul moyen de parvenir à une prospérité retrouvée. Cette politique exige donc une pédagogie efficace, dépouillée de tout populisme et de demi-vérités.

Or, la culture dans laquelle nous baignons tend à accorder plus d’importance à la perception qu’aux faits. Certains croient qu’il s’agit de la défaite de la pensée. De la victoire du contenant sur le continu, une variante du « medium is the message », si cher au prophète des médias, Marshall McLuhan.

Il faut s’incliner. Ni la raison ni la réalité ne sont les moteurs exclusifs de l’économie et de la politique. Et l’idée occidentale que la liberté est indissociable du développement économique d’où découle la prospérité serait plutôt fausse. La Chine demeure une dictature, ce qui en fait la seule puissance communiste capitaliste de la planète. Pendant ce temps en Occident, l’on observe une fragmentation constante des partis politiques.

Dans ce contexte, gouverner devient extrêmement difficile. Nos gouvernements ont tendance à être de plus en plus minoritaires, mais même majoritaires ils font face à des oppositions diverses et idéologiquement diversifiées.

La prospérité collective soumise également aux aléas de l’économie mondiale et des extrémismes à visée apocalyptique est-elle encore atteignable en Occident? Comment, par exemple, la société québécoise peut-elle espérer vivre dans un avenir à moyen terme une nouvelle prospérité sans que l’État en soit le moteur? En d’autres termes, le « modèle québécois » issu des années fastes peut-il survivre?

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