Pourquoi n’associe-t-on presque jamais « prospérité » et « éthique »? Comme si l’un excluait l’autre, sans poser de questions. Du moins, c’est parfois ce que les idées reçues suggèrent. Force est de convenir que l’usage d’idées reçues, de mots clefs et d’expressions toutes faites, en restreignant la portée du langage, empêche parfois de réfléchir, laissant sous-entendre que la réflexion est déjà toute faite, comme pour la supposée absence de liens entre « prospérité » et « éthique ».
Il faut savoir que l’idée reçue est un piège, elle est une idée fausse prise pour vraie; elle laisse croire à une vérité, non démontrée, qui n’en est pas une. Comme si le fait d’être prospère ou d’engendrer de la prospérité devait automatiquement se faire au détriment de l’éthique. Ce raccourci de la pensée est une erreur.
Au contraire de l’idée reçue, « prospérité » et « éthique » sont deux éléments de création de la richesse durable. L’un ne va pas sans l’autre.
La prospérité, lorsque l’on y porte attention nous vient du latin pro et espare, c’est à dire « qui répond, de manière active, aux espérances ». La prospérité contient, en son sein, les idées d’espoir, de motivation et de créativité. La prospérité est aussi heureuse, elle parle d’abondance, de création de richesse collective. Enfin, la prospérité s’oppose à la détresse, à l’adversité, à l’infortune et au malheur.
L’éthique, de son côté, au-delà du brouhaha qui n’en célèbre que l’absence, doit être comprise comme étant le sens à donner à une conduite. L’éthique n’est pas une contrainte (ça, c’est la déontologie), elle est émancipation et, elle aussi, porteuse d’espoir en un monde plus juste.
Le lien à faire entre « prospérité » et « éthique » est simple : l’éthique est un vecteur de prospérité parce qu’elle réduit les coûts de transaction.
Lorsque bien comprise, l’éthique est une prise de conscience qui réduit les coûts associés au manque de confiance tels les litiges, l’encadrement accru, la surveillance et les coûts associés à la perte de réputation.
Les capitaux, ainsi libérés, pourront alors servir aux buts réels de l’entreprise, c’est-à-dire à créer de la richesse au Québec.
Comment résumer l’éthique de la prospérité? Ne pas prendre avantage à court terme d’une relation à long terme.