Mémoire du Conseil du patronat du Québec (CPQ) sur le document de consultation Évaluation environnementale stratégique sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures et propre à l’île d’Anticosti

Introduction

Le CPQ (Conseil du patronat du Québec) est heureux de présenter ses commentaires sur le document de consultation sur l’évaluation environnementale stratégique sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures et propre à l’île d’Anticosti (l’étude). Cette étude, qui fait le point sur l’état des connaissances, permet, entre autres, de mieux connaître le potentiel exploitable économiquement en hydrocarbures sur le territoire et de répertorier les meilleures pratiques à mettre en oeuvre avec l’industrie et les partenaires. Cette étude étoffée devrait permettre d’établir un cadre législatif et réglementaire clair, cohérent et prévisible pour une exploitation responsable du potentiel québécois en matière d’hydrocarbures dans un contexte de développement durable.

En résumé, l’étude conclut qu’une éventuelle production d’hydrocarbures sur l’île d’Anticosti pourrait être rentable. Pour le CPQ, il serait donc de mise de poursuivre l’exploration et passer à la phase exploitation des ressources gazières et pétrolières pour profiter de l’activité économique qui peut être générée, c.-à-d. la création d’emplois, de bons salaires pour les travailleurs, un développement d’expertise et des retombées pour les entreprises impliquées et l’ensemble de leurs clients et fournisseurs, de même que pour le gouvernement du Québec et les municipalités par l’entremise de recettes fiscales, etc.). L’étude constate qu’il existe bel et bien certains risques, mais en aucun cas n’affirme qu’ils sont suffisamment élevés pour motiver le rejet de cette occasion de développement. Surtout, l’étude identifie, pour chaque type de risque, des moyens de prévention ou de mitigation, des bonnes pratiques qui permettraient au Québec de s’engager dans la voie du développement de manière avisée et responsable.

Contexte

Comme toutes les sociétés développées, le Québec souhaite réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en diminuant sa consommation de produits pétroliers et diversifier ses sources d’énergie en vue de se diriger vers des énergies renouvelables ou, selon le cas, des énergies dont le rendement et l’efficacité sont plus optimaux. Le CPQ est complètement en faveur de cet objectif et l’a déjà affirmé publiquement à plusieurs reprises.

Il faut rappeler toutefois que, selon différents scénarios, les hydrocarbures continueront d’occuper une place importante dans le bilan énergétique et économique du Québec pour les décennies à venir. Le document de consultation note plus spécifiquement que : « en s’appuyant sur la trajectoire de réduction des GES que devrait suivre le Québec, on estime qu’une consommation résiduelle se maintiendrait entre 140 000 et 250 000 barils par jour en 2030 »(1). Le Québec importe actuellement environ 350 000 barils de pétrole par jour.

Ces sources d’énergie présentent en effet de nombreuses applications qui les rendent difficiles à remplacer pour certains usages.

Notons aussi, par ailleurs, qu’une part des combustibles fossiles a aussi une utilisation non énergétique comme matière première dans un grand nombre de biens, par exemple pour la production d’engrais chimiques ou de plastique(2), des produits qui contribuent grandement à la qualité de vie des citoyens selon le type d’usage final. Rappelons finalement que les produits pétroliers raffinés comptent pour une grande portion de nos exportations d’énergie.

À l’heure actuelle, il n’y a aucune production commerciale d’hydrocarbures au Québec. Les approvisionnements sont entièrement importés. Les hydrocarbures représentent un peu plus de la moitié du bilan énergétique du Québec (53 %). Pour subvenir à ses besoins, en 2013, le Québec a importé 137 millions de barils de pétrole (Mbp) et 7,7 milliards de m3 de gaz naturel des autres provinces, des États-Unis et de différents autres endroits dans le monde. L’importation d’hydrocarbures représentait 13,5 G$ cette même année, soit l’équivalent de 61 % du déficit commercial du Québec(3).

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Notes

1. Document de consultation, p. 200.
2. HEC Montréal, Chaire de gestion du secteur de l’énergie. L’état de l’énergie au Québec, 2015.
3. Document de consultation, p. 16-17.

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