L’intrapreneuriat, relais de croissance et de continuité

Le Québec vit un déficit de création d’entreprises de taille intermédiaire. Malgré l’importance qu’elles jouent dans l’économie de la province (60% du PIB estimé) et les moyens dont elles disposent, les entreprises familiales ne sont pas devenues le terreau fertile d’entrepreneuriat qu’elles devraient être pour leurs employés et leur génération montante.

Tout l’écosystème organisé d’activités entrepreneuriales (incubateurs, accélérateurs…) se fait « hors-sol » en mode start-up, avec un taux de survie très bas et des défis de croissance importants. Les entrepreneurs potentiels, qu’ils soient « NextGen » ou employés, ne profitent pas de la plateforme et des ressources que peuvent leur offrir les entreprises familiales déjà bien établies.

L’attention se porte naturellement sur la relève, sachant que près de 35% des propriétaires de la génération des baby-boomers se retireront progressivement durant les cinq prochaines années. Par ailleurs, nous savons que la génération montante, mieux formée, a plus « d’appétit » pour les nouvelles technologies et aspire à un management plus participatif. De plus, elle souhaite faire « à sa façon » et n’a pas forcément envie de diriger l’entreprise familiale (moins de 6% au Canada selon une enquête récente)[1].

Ainsi, devrions-nous laisser tout un pan de notre économie disparaître parce que nous n’avons pas su déceler et encourager les passions et les talents chez tous nos enfants, nos neveux, nos cousins et nos employés? Parce que nous n’avons pas su, en temps voulu, prendre la distance des opérations pour penser à la continuité entrepreneuriale, nous concentrer sur la conservation de l’actionnariat et des emplois qui en découlent ou développer un processus offrant à tous l’occasion « d’intraprendre » et y allouer les ressources nécessaires, serait-il acceptable de perdre des entreprises bien implantées dans leur communauté?

Forte de 27 années au service des familles en affaires, la Fondation des Familles Entrepreneuriales a développé, en partenariat avec la CDPQ et Deloitte, une « Initiative Intrapreneuriale ». Son objectif est de créer des relais de croissance pour les entreprises en place, de penser continuité plutôt que relève, de transférer l’ADN entrepreneurial d’une génération à l’autre, de créer des « spin-off » depuis les entreprises mères.   

En favorisant l’intrapreneuriat, les entreprises du Québec prouvent qu’elles savent s’inscrire dans le long terme, anticiper les mutations, autonomiser et responsabiliser leur génération montante. Faites comme elles!

 

À propos de l’auteur: 

Olivier de Richoufftz
Président de la Fondation des familles entrepreneuriales

La Fondation des Familles Entrepreneuriales est une organisation à but non lucratif au service des chefs d’entreprises et de leurs familles depuis 1990. Elle est basée à Montréal, et rayonne dans plusieurs pays du monde. Fondée et soutenue par des familles entrepreneuriales, son objectif est de former et d’appuyer les familles pour les aider à assurer la pérennité de leurs entreprises.

En partenariat avec la CDPQ et Deloitte, la fondation a bâti l’Initiative Intrapreneuriale, dont l’objectif est de créer des relais de croissance pour les entreprises en place, de penser continuité plutôt que relève, de transférer l’ADN entrepreneurial d’une génération à l’autre et de créer des « spin-off » depuis les entreprises mères.   

Elle offre un parcours de 12 semaines, à temps partiel, à distance et en personne requérant un « intrapreneur » (un jeune ayant une idée d’affaires) et son parrain (un propriétaire ou membre de la direction).

 

 

[1]Coming home or breaking free (Global University Entrepreneurial Spirit Students’ Survey)

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