Les mérites du voyage ont été maintes fois exprimés. On en reconnaît l’impact sur l’ouverture d’esprit, sur la culture personnelle, etc. Mais si on ajoutait que voyager peut contribuer à la prospérité?
On ne saurait minimiser l’impact d’aller prendre une bouffée d’air prospère ailleurs pour comprendre, saisir et voir ce que représente, concrètement, la prospérité. Il suffit de vivre à un endroit durant un certain temps, de s’ouvrir les yeux, d’écouter l’histoire du chauffeur de taxi, de la serveuse au café du coin, du commerçant local, d’y acheter le journal.
Cette réflexion m’a traversé l’esprit en marchant dans les rues de Genève ce printemps et en discutant avec les gens qui y vivent. Voir la population de cette ville – que je peux maintenant prétendre commencer à bien connaître – profiter d’une qualité de vie exceptionnelle, d’un niveau de richesse supérieur, d’un accès à des biens et services enviables, sans pour autant se sentir envahi d’une opulence grossière comme certains pourraient se l’imaginer, cela ne peut qu’être inspirant à vouloir travailler à améliorer notre niveau de vie collectif, à la maison.
J’ai pensé à Copenhague. Je me suis rappelé y avoir vu une ville où tous semblaient profiter d’une excellente qualité de vie et être frappé de ne pas y percevoir, à l’opposé, de signes de grande pauvreté.
Aussi, poursuivant ma réflexion, j’ai revu la Californie et ses voitures hybrides, un endroit où on ne se rebute pas devant les nouvelles tendances et où l’innovation semble motiver l’action.
D’un autre côté, j’ai été confronté à l’omniprésence de l’économie informelle en Grèce, contrastante avec l’ampleur de la civilisation sur laquelle s’est bâtie ce pays. J’ai également rencontré des Mexicains qui ne profitaient pas d’un filet de sécurité sociale aussi enviable que le nôtre et qui devaient composer avec cette réalité.
Et, au cours de mes études, j’ai eu l’opportunité de voir le géant chinois faire ses premiers pas dans l’économie de marché, avec ses hauts et ses bas.
J’ai alors compris que si je m’investissais aujourd’hui, à travers mon travail, mais également par conviction personnelle, pour la prospérité du Québec, c’est notamment parce qu’à travers mes voyages, j’ai eu envie d’un Québec à la hauteur du reste du monde. Au fil du temps, j’ai réalisé que le Québec avait la capacité d’être à la fois suisse, danois et californien, tout en conservant son identité propre.
Quand les Québécois et Québécoises découvrent le monde, c’est le Québec qui y gagne.
Texte par Me Guy-François Lamy, Vice-président Travail et affaires juridiques du CPQ.