Demandes prébudgétaires à Ottawa: l’incertitude économique nécessite des actions audacieuses

MONTRÉAL, le 13 février 2023 – Dans un contexte d’incertitude économique, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) dévoile ses attentes pour le prochain budget du gouvernement fédéral dans le mémoire qu’il vient de déposer. Le CPQ espère que des mesures seront prévues pour profiter avantageusement du Inflation Reduction Act (IRA) de l’administration Biden. Les autres priorités sur lesquels Ottawa devrait miser sont la modernisation de nos infrastructures, l’amélioration de la productivité et l’allègement réglementaire pour les entreprises. Le CPQ demande en plus de revoir l’appel de projets pour privilégier le train à grande vitesse (TGV), un choix nettement plus porteur sur le plan économique, social et environnemental, que le train à grande fréquence (TGF).

« Les employeurs sont convaincus qu’un projet de TGV reliant Toronto-Montréal-Québec aurait des retombées énormes pour l’économie québécoise. On ne doit pas se contenter d’un projet intermédiaire. Il faut entrer dans le XXIe siècle et être ambitieux en termes de transport », déclare M. Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.

Au chapitre des infrastructures, le CPQ propose de continuer d’investir dans les infrastructures logistiques comme les ports et les aéroports pour renforcer nos chaînes d’approvisionnement. Les investissements doivent également être bonifiés du côté des infrastructures municipales qui doivent s’adapter aux changements climatiques. D’ailleurs, il faut s’assurer que le financement du transport collectif soit augmenté.

La productivité : le nerf de la guerre

Les gains en productivité qui passent nécessairement par l’innovation et les investissements sont encore à travailler au Canada. En effet, en 2020, la productivité par heure travaillée était de 56$US/h comparativement à 74$US/h aux États-Unis, ce qui représente un écart de plus de 30 %.

« Il est impératif d’améliorer les conditions d’affaires et d’investissement pour les entreprises, surtout en cette période inflationniste et de ralentissement économique. Le réflexe naturel de nos entrepreneurs, en ce moment, c’est de se serrer la ceinture et de reporter les projets de robotisation et d’automatisation. C’est pourquoi le gouvernement peut jouer un rôle et leur faciliter la tâche avec par exemple du soutien à l’innovation et une fiscalité compétitive », ajoute Mme Norma Kozhaya, économiste en chef et vice-présidente à la recherche au CPQ.

En ce sens, le Canada pourrait aussi utiliser les marchés publics pour privilégier l’innovation, l’achat local et les projets plus verts.

L’allègement réglementaire : un enjeu majeur

Le fardeau fiscal des entreprises qui est plus élevé au Canada (4,1 % du PIB) que dans la moyenne des pays de l’OCDE (2,7 %) est un important obstacle à leur développement. C’est pourquoi le CPQ rappelle qu’il faut éviter à tout prix le chevauchement et la duplication des mesures fédérales et provinciales. Il faut faire en sorte d’alléger le plus possible le fardeau réglementaire et fiscal pour nos entreprises.

Rappelons entre autres que la taxe de 2 % sur le rachat d’actions, une mesure annoncée dans le dernier énoncé économique de l’automne, et la taxe sur les biens de luxe particulièrement dans le secteur aéronautique vont à l’encontre de ces objectifs.

Des chantiers inaboutis

Comme annoncé lors de la dernière campagne électorale, un crédit d’impôt fédéral pour prolongation de carrière, comme c’est déjà le cas au Québec, tarde à être mis sur pied. Le CPQ aimerait également que le gouvernement fédéral participe à nouveau au financement du régime d’assurance-emploi et que ce dernier devienne un levier de formation.

Finalement, le CPQ réitère une fois de plus qu’il faut concrétiser l’action promise pour limiter les frais jugés trop élevés sur les cartes de crédit, surtout en période d’inflation. Cela gruge énormément la marge bénéficiaire notamment dans les secteurs du commerce de détail, du tourisme et de la restauration.

Consultez le mémoire du CPQ déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires.

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Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves
Coordonnateur aux relations publiques
Conseil du patronat du Québec
[email protected]
Cell. : 819-740-1208

À propos du CPQ : Créé en 1969, le CPQ est une confédération de près de 100 associations sectorielles et de plusieurs membres corporatifs (entreprises, institutions et autres employeurs). Il représente ainsi les intérêts de plus de 70 000 employeurs, de toutes tailles et de toutes les régions, issus des secteurs privé et parapublic.

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