Commentaires du CPQ dans le cadre des consultations sur le projet de loi n° 74, Loi visant principalement à améliorer l’encadrement relatif aux étudiants étrangers

Résumé

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) est heureux de présenter ses commentaires sur le projet de loi n° 74 (PL74), intitulé Loi visant principalement à améliorer l’encadrement relatif aux étudiants étrangers. Le CPQ salue l’intention du gouvernement de protéger les régions et les programmes particuliers qu’ils offrent. Toutefois, il ne voit pas pourquoi il faudrait changer l’approche et la réglementation pour ce bassin de l’immigration temporaire contribuant à la renommée de nos institutions d’enseignement. Ces étudiants internationaux peuvent, à terme, combler une partie des besoins en main-d’œuvre qualifiée pour l’ensemble du Québec. Dans le contexte économique et social actuel, le gouvernement du Québec se doit d’encourager l’accueil d’étudiants internationaux pour répondre aux besoins de main-d’œuvre et soutenir le développement économique de la province.

Introduction

Le CPQ regroupe des entreprises et des associations sectorielles œuvrant dans tous les secteurs d’activités et toutes les régions du Québec. Il représente directement et indirectement les intérêts de plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que parapublic, et est considéré comme une référence incontournable dans ses domaines d’intervention.

Incarnant la voix des employeurs, le CPQ intervient auprès des gouvernements, des agents de la vie économique et de l’opinion publique afin de promouvoir un environnement d’affaires propice à la prospérité et à un développement économique responsable.

Pour le CPQ et l’ensemble de ses membres dont les institutions d’enseignement, la question de l’immigration revêt une importance capitale. Dans le cas particulier des étudiants étrangers, ces derniers ont un apport positif au développement économique et social du Québec.
Tout d’abord, le Québec fait face à des défis démographiques et à un besoin croissant de main-d’œuvre qualifiée. En 2023, il y avait 84 jeunes Québécois qui entraient sur le marché du travail par tranche de 100 Québécois qui partaient à la retraite. Ainsi, le manque à gagner a été partiellement comblé, notamment par les étudiants étrangers, avec leurs compétences et leur formation, dans des secteurs clés en manque de main-d’œuvre tels que la santé, l’éducation, l’ingénierie, les technologies de l’information et la recherche scientifique. Beaucoup d’entre eux ayant déjà étudié et vécu au Québec, sont particulièrement bien placés pour s’intégrer rapidement au marché du travail, contribuant ainsi à renforcer la compétitivité économique de la province.

Ensuite, en payant des frais de scolarité souvent plus élevés que les étudiants locaux, ils participent directement au financement des établissements d’enseignement de notre système d’éducation. De plus, leur présence stimule également l’économie locale à travers leurs dépenses en logement, nourriture, loisirs et autres services. Par exemple, en tenant compte des bourses d’études canadiennes, les dépenses annuelles totales des étudiants internationaux, y compris celles de leurs familles et amis en visite, ont contribué à hauteur de 4,3 G$ à l’activité économique du Québec en 2022(1).

La présence de ces étudiants internationaux enrichit également le tissu culturel québécois. Ils apportent avec eux des perspectives et des expériences diverses, permettant ainsi aux communautés locales et aux institutions de se familiariser avec d’autres cultures. Ce brassage culturel favorise l’ouverture d’esprit, la tolérance, l’inclusion et même des capacités supplémentaires pour les entreprises du Québec de rayonner à l’international.

De surcroît, attirer des étudiants internationaux contribue au rayonnement et à la compétitivité des universités, collèges et autres institutions d’enseignement québécois. Ces établissements deviennent plus attrayants sur la scène mondiale, renforçant leur réputation grâce à la diversité et la qualité de leurs programmes, contribuant ainsi au prestige du Québec comme destination éducative de premier choix(2).

Enfin, les étudiants étrangers apportent une contribution significative à l’innovation et à la recherche. Nombre d’entre eux, inscrits aux cycles supérieurs, participent activement aux travaux de recherche, introduisant de nouvelles idées et approches qui enrichissent la production scientifique et technologique québécoise. Ils contribuent ainsi au développement de nouvelles connaissances et innovations, renforçant la position du Québec dans les domaines de la recherche et de la technologie. Par exemple, le Mila(3), Institut québécois d’intelligence artificielle (IA), reconnu mondialement pour ses contributions majeures en IA, ne serait pas ce qu’il est sans l’apport de plusieurs étudiants étrangers dont certains sont devenus des Québécois.

Les étudiants étrangers représentent un véritable atout stratégique pour le Québec, non seulement en renforçant nos institutions d’enseignement, mais aussi en répondant à nos besoins économiques immédiats et futurs tout en consolidant notre rayonnement culturel et notre attrait en tant que terre d’opportunités et d’innovation.

Notes

  1. Gouvernement du Canada, Impacts économiques de l’éducation internationale au Canada – Mise à jour 2022.
  2. Actualités UQAM, Montréal meilleure ville universitaire dans les Amériques, consulter ici, juillet 2024.
  3. Mila.
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