Le Conseil du patronat du Québec a publié en 2010 son premier Bulletin de la prospérité du Québec qui mettait en évidence les principales forces et les principales faiblesses du Québec. Malgré la bonne performance récente de notre province, qui a mieux passé à travers la récession que plusieurs autres États, la performance économique du Québec, à long terme, comparée avec celle d’autres provinces canadiennes ou d’autres États à travers le monde laisse à désirer. Que ce soit en fonction de la variable majeure que représente la richesse collective ou, encore, en fonction d’autres variables qui seront analysées plus en profondeur ci-après, le Québec continue de traîner la patte. Notre PIB par habitant, qui est comparé dans le graphique suivant à celui de trois autres provinces canadiennes, au PIB par habitant du Canada ainsi qu’à celui des États-Unis et des autres pays de l’OCDE, se situe en 19e position sur les provinces et pays.
Pour certains, la prospérité ne devrait pas se mesurer en tenant compte uniquement du PIB d’une société, mais devrait inclure également une mesure du sentiment de bonheur et de bienêtre de sa population(1). Nous ne nous opposons pas à la définition de prospérité – de nature plus sociale – adoptée par plusieurs acteurs sociaux(2) au Québec. Nous estimons cependant qu’il n’appartient pas au Conseil du patronat du Québec – représentant des employeurs – de mesurer l’indice de bonheur ou la qualité de vie des Québécois. Nous croyons que notre rôle consiste davantage à fournir des références sur le cheminement économique du Québec.
Notre prémisse est que plus une société favorise la création et la croissance de ses entreprises, plus elle favorise du fait même la création d’emplois, la création de richesse et la hausse du niveau de vie de ses citoyens. Le PIB par habitant, en dépit de ses limitations et à défaut d’un indice plus complet qui reste à inventer, demeure la première approximation mesurable du niveau de vie des habitants d’un État donné et de leur capacité de payer (notamment pour des services publics). Nous sommes persuadés d’ailleurs qu’un bon nombre de nos concitoyens – peut-être pas encore suffisamment – partagent cette conviction.
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Notes
- Plusieurs mesures existent pour tenter d’évaluer le bien-être des sociétés, chacune ayant ses propres caractéristiques et limitations. Une des plus connues est le fameux indice de développement humain. Voir en particulier l’analyse récente des chercheurs Luc Godbout et Marcelin Joanis, du CIRANO, dans l’ouvrage Le Québec économique 2011.
- Voir en particulier les deux articles dans Le Devoir du 1er septembre 2011 et l’étude de l’IRIS.