Développement de la filière minérale québécoise

Peut-on continuer à soutenir le développement de la filière minérale québécoise ?

De retour de Toronto, où j’ai rencontré des dirigeants de sociétés minières, je reviens avec une appréciation plus juste des conditions qui leur permettront de rester compétitives dans une industrie reconnue pour être cyclique.

Si les hauts, tels que nous les avons connus en 2011-2012, nous ont donné l’impression que la croissance était là pour durer, les difficultés vécues depuis bientôt deux ans par l’industrie nous obligent à réfléchir sur la façon avec laquelle elle pourra continuer à se développer et croître.

Le financement s’est raréfié et a un impact direct sur le nombre de projets tant au stade de l’exploration qu’à celui de la mise en valeur. Au stade de l’exploitation, les défis techniques pour extraire les ressources à plus faible teneur mettent à rude épreuve notre fameux génie et la compétitivité des entreprises actives ici. À cela s’ajoute la vélocité des répercussions financières émanant des jeux économiques, financiers et politiques mondiaux. Les joueurs toujours dans la course sont notamment ceux qui ont été prêts à revoir drastiquement leur facteurs concurrentiels et pour qui la gestion du changement est inscrite dans leur ADN. Enfin l’industrie doit continuer à sécuriser et maintenir sa licence d’opérer dans toutes les communautés impactées, incluant les Autochtones et les Inuit. L’acceptabilité sociale entourant le développement minier a pris au fil du temps une importance qui vient maintenant au troisième rang des facteurs mettant à risque son développement.

Certains diront que je ne manque pas d’humour de vouloir parler de développement économique durable, de création de richesse, de la conciliation développement économique et collectivités dans le contexte économique actuel. Méchant timing pour commencer à parler d’opportunités de croissance par l’entremise de l’exploitation de nos ressources naturelles. Mais la passionnée du développement économique que je suis vous dira que c’est justement le temps d’en parler.

Le développement de la filière minérale, tant pour les joueurs actifs au niveau de l’exploration et de l’exploitation qu’au niveau des entreprises manufacturières et de services tributaires des deux premières, doit rester une priorité pour créer de la richesse et rendre le Québec plus prospère. Pour ce faire, nous devrons continuer à réunir un certain nombre de conditions.

Les défis techniques, environnementaux et sociaux sont de plus en plus complexes. La première condition : miser sur nos chercheurs et notre réseau d’experts, actifs dans les secteurs public et privé, pour participer à la formulation des solutions aux défis inhérents à l’exploitation de nos ressources.

La méconnaissance des opportunités de maillage avec le secteur manufacturier est toujours d’actualité. La deuxième condition : tabler sur notre secteur industriel/manufacturier existant et trop souvent méconnu par l’industrie minière pour renforcer son expertise et positionner les meilleurs joueurs à l’échelle internationale.

Le vieillissementde la population et la méconnaissance de l’industrie par les jeunes handicaperont l’industrie à maintenir son capital humain. La troisième condition : compter sur une main-d’œuvre qualifiée et prête à travailler dans des environnements plus exigeants.

Dans mes prochains billets je présenterai des exemples et la perspective des individus qui travaillent actuellement à la formulation de solutions pour répondre à ces conditions. Évidemment, je compte sur vous pour apporter votre point de vue sur ces fameuses conditions. Ne soyez pas timide, si le sujet vous interpelle, posez vos questions ou proposez votre perspective.

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