Le mot du PDG du CPQ, Yves-Thomas Dorval | 1er janvier 2015
Premièrement, je veux vous souhaiter, au nom de toute l’équipe du Conseil du patronat, tous nos meilleurs vœux en ce début d’année.
Un programme chargé interpellera de nouveau notre organisation au cours des prochains mois, afin de poursuivre la mise en œuvre des grandes orientations de son plan stratégique qui visent :
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Une main-d’œuvre qualifiée, disponible et à un coût concurrentiel;
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Une réglementation intelligente;
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Des finances publiques saines et une fiscalité concurrentielle;
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Une économie durable.
Une année sous le signe de la prospérité, par tous, pour tous, et avec tous!
Par ailleurs, le Conseil du patronat fera sa part pour articuler, au Québec, une vision de la prospérité par tous, pour tous, et avec tous! À ce titre, l’année 2015 sera particulière puisqu’elle marquera ainsi le coup d’envoi de la campagne Prospérité.Québec. Cette initiative destinée au grand public et à la communauté des gens d’affaires visera à faire de la prospérité économique une valeur forte au Québec et sera officiellement lancée le 16 février avec la venue du cofondateur d’Apple Steve Wozniak à Montréal et le 17 février à Québec.
Nous poursuivrons notre tournée régionale…
À la suite du dévoilement le 22 septembre 2014 de la cinquième édition du Bulletin de la prospérité du Québec, nous faisions encore une fois état de la stagnation économique de la province. Cela dit, et même si le Québec accuse encore quelques retards par rapport à ses voisins, tout n’est pas sombre, car il peut compter sur une société de plus en plus instruite, riche de sa culture et de créativité, de ses ressources naturelles, et, pourrait-on dire, d’une conscience très palpable — à alimenter cependant — des enjeux qui gravitent autour de l’amélioration de notre prospérité.
Forts de notre niveau d’instruction, de notre conscience sociale et environnementale, il est possible de créer au Québec, sur la base de ce qui nous distingue, une culture forte de l’entrepreneuriat et du développement économique.
Durant tout l’automne, nous avons aussi abondamment mentionné l’importance, pour la communauté des gens d’affaires, de se mobiliser et d’entretenir un dialogue social soutenu avec la population du Québec.
C’est ainsi que nous avons amorcé à l’automne 2014 une tournée régionale à la grandeur du Québec que le Conseil du patronat poursuivra afin de présenter l’état des différents déterminants de la prospérité et leurs impacts sur la performance des entreprises. Ces rencontres avec les gens d’affaires sont aussi l’occasion de discuter des pistes de solution que le Québec doit mettre en œuvre afin de devenir une société plus prospère et d’offrir une meilleure qualité de vie à l’ensemble de ses citoyens.
Plusieurs autres activités à venir…
Cette tournée régionale n’est qu’un exemple des nombreuses activités qui mobiliseront le Conseil du patronat au cours des trois prochaines années dans le cadre de la campagne Prospérité.Québec, dont les détails seront peu à peu dévoilés au cours des prochaines semaines.
Ainsi, nous avons également annoncé, l’automne dernier, qu’une première étude sur la prospérité du Québec viendrait démontrer l’importance de réunir les conditions qui favorisent l’essor des entreprises afin de pouvoir maintenir le niveau de vie des Québécois.
Nous avons aussi signalé que le Conseil prendrait l’initiative d’aller à la rencontre des jeunes, partout en région, afin de susciter chez eux la fibre entrepreneuriale.
Enfin, depuis la fin novembre, le blogue Prospérité.Québec est en activité et permet de nourrir, par l’entremise d’intervenants de renom, un véritable dialogue sur le sujet.
Il s’agit là d’une première série d’actions concrètes, sous le signe de la mobilisation et de notre engagement envers la prospérité du Québec.
En 2015, joignez-vous à nous, et prenez part vous aussi à ce mouvement d’envergure! Pour plus d’informations : [email protected].
Pour 2015, trois résolutions que nous soumettons à la classe politique
1 – Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit…
La société québécoise a fait des choix, que les nombreux gouvernements, qui se sont succédés depuis au moins 15 ans, toute couleur confondue, ont tenté tour à tour de préserver dans un contexte économique parfois difficile, dans un climat social fébrile face aux décisions à prendre dans plusieurs dossiers, et aux prises avec un vieillissement démographique accéléré et un endettement public croissant.
Tous ou presque ont dit vouloir faire le « ménage » à un moment donné ou à un autre. Expression consacrée en période électorale mais qui s’avère plus facile à dire qu’à faire. Le faire, c’est précisément le défi que le gouvernement actuel doit s’imposer en regard de l’histoire.
2 – Des finances publiques saines, un dogme? Non, un legs aux générations futures
On pourra bien reprocher au gouvernement provincial actuel d’avoir souhaité courir trop de lièvres en même temps, questionner sa précipitation dans certains dossiers, ses ballons d’essai, ou encore les contradictions qui ont opposé certains ministres à l’occasion.
Il faut savoir reconnaître dans ce type de comportements la précipitation caractéristique des gouvernements qui se sont donnés des obligations de résultats rapides.
Il reste que plusieurs des changements annoncés cet automne s’imposent, et plus ils tarderont à se manifester, plus lourd sera le fardeau que nous laisserons aux générations futures.
Ce n’est pas dogmatique que de vouloir léguer aux générations futures des finances publiques saines. Face aux défis que nous imposeront la pyramide des âges et un inéluctable changement de paradigme dans la manière dont nous devrons appréhender l’économie — faire mieux avec moins —, il faut collectivement nous relever les manches.
On parle beaucoup de développement durable… il est empreint de cette logique : répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.
Il faut donc cesser d’assimiler la rigueur à l’austérité, ou encore le déficit zéro à un dogme.
3 – Entre rigueur et audace : se donner le goût de la prospérité, par tous, pour tous, et avec tous!
Il faudra bien finir par prendre acte des évolutions passées et à venir de notre structure démographique, de notre tissu industriel et des pressions exercées sur nos services publics pour effectuer des choix courageux, prendre des décisions responsables qui, si elles s’avèrent difficiles aujourd’hui, deviendront profitables pour demain.
Il faudra ainsi se rendre collectivement capable :
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de soulever les problématiques d’efficience et d’optimisation des services de nos réseaux de la santé et d’éducation, tout en ne butant pas à répétition sur une réforme de structures, cet arbre qui cache souvent la forêt;
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d’adapter et d’améliorer notre système fiscal, ainsi que de réviser les programmes gouvernementaux objectivement, en fonction d’une analyse coût/bénéfice pour la société tenant compte de notre capacité de payer;
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de redresser structurellement — insistons sur le mot — l’état de nos finances publiques dans l’optique d’une plus grande équité intergénérationnelle;
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de relancer la machine économique, sans laquelle il est illusoire de penser maintenir, à tout le moindre, notre prospérité et notre qualité de vie future.