« Le contexte économique actuel sera fortement touché par certains changements structurels et conjoncturels », affirme Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ. « D’un côté, la révolution numérique et technologique mondiale impose des investissements, de l’innovation et une adaptation urgente du niveau des compétences de la main-d’œuvre et des façons de faire des entreprises, alors que la disponibilité même de main-d’œuvre compétente commence à faire défaut dans certaines régions et dans certains secteurs. De l’autre, le vent protectionniste qui souffle des États-Unis peut mettre à risque plusieurs chaînes de valeur nord-américaines dont la fluidité transfrontalière a été un gage de prospérité pour nos pays pendant des décennies. Par ailleurs, le Canada n’est pas à l’abri d’une récession économique et s’enliser dans des déficits répétitifs ne serait pas prudent pour notre économie. »
Le gouvernement doit plutôt se faire porteur de politiques soucieuses de léguer aux générations futures un pays prospère, afin que nos enfants et petits-enfants ne soient pas obligés de porter le fardeau fiscal des services dont nous profitons aujourd’hui.
Libre-échange
À court terme, il est important d’accompagner nos entreprises avec de l’expertise, de la formation et de l’information, pour tirer profit des nouvelles occasions d’affaires qui se présenteront à travers l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne, dont la mise en vigueur progressive est prévue le 21 septembre prochain. En même temps, il faut poursuivre les négociations en cours afin que les discussions autour d’un nouvel ALENA soient conclues avant la fin de l’année, et pour qu’un accord modernisé puisse offrir autant sinon plus d’opportunités de développement économique.
À plus long terme, il faudra aussi poursuivre les efforts de défense des intérêts économiques de secteurs comme le bois d’œuvre, le papier, l’aérospatial et d’autres, face aux initiatives protectionnistes américaines. Soulignons qu’en ce domaine, le CPQ apprécie tous les efforts menés à ce jour par le Commerce international et les Affaires étrangère canadiennes. Parallèlement, le Canada doit intensifier les discussions avec les pays émergents pour développer de nouvelles zones de libre-échange.
Fiscalité
La première priorité fiscale entre toutes, pour le gouvernement fédéral, devrait être d’assurer de manière concrète que l’imposition des droits, des taux et des impôts sur le commerce électronique et les contenus numériques effectués par des entreprises étrangères au Canada soit appliquée.
Quant à la proposition actuelle de réforme fiscale touchant les PME, le gouvernement doit la revoir pour tenir compte des impacts qu’une telle réforme mur à mur pourrait avoir sur l’entrepreneuriat, le transfert d’entreprise, la prise de risque financier et la poursuite légitime de la création et de l’augmentation d’un patrimoine entrepreneurial.
Infrastructures et innovation
Le Canada doit accélérer le déploiement des sommes prévues avec les provinces et les municipalités au chapitre des infrastructures, notamment par la mise en opération rapide de la Banque de l’infrastructure du Canada. Il doit investir de façon stratégique et efficace dans les aéroports, les ports et les pôles logistiques, ainsi que dans des projets porteurs en matière de transport collectif.
Il doit soutenir les entreprises à prendre le virage numérique, autant au niveau de l’adaptation des compétences des travailleurs qu’à l’intégration de l’automatisation dans les chaînes manufacturières. Il doit notamment confirmer la mise sur pied d’un pôle stratégique d’intelligence artificielle à Montréal et un d’optique photonique à Québec.
Immigration et main-d’œuvre
Dans le contexte actuel de vieillissement démographique, la disponibilité et la formation des travailleurs sont des enjeux de taille pour les entreprises. Le gouvernement doit accélérer les procédures concernant l’immigration économique, les travailleurs temporaires, les travailleurs saisonniers ainsi que les immigrants investisseurs et entrepreneurs.
Il doit finaliser une entente gagnante pour le Québec quant aux transferts relatifs aux programmes concernant le marché du travail et apporter l’appui nécessaire aux projets visant à mieux intégrer la main-d’œuvre moins représentée sur le marché du travail, comme les travailleurs autochtones, handicapés et immigrants.
Enfin, dans un contexte de vieillissement démographique, le Canada doit retarder l’âge d’admissibilité, sans pénalité, aux régimes publics de retraite.
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
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Camilla Sironi
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