Redonnons aux pharmaciens les moyens de participer à notre prospérité collective

Lettre d’opinion du président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.


Le Soleil, p. 23 – 28 octobre 2016



Le Quotidien, p. 12 – 31 octobre 2016


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La pharmacie communautaire vit actuellement une période de grandes turbulences. Que ce soit les compressions d’honoraires imposées par le gouvernement du Québec, la venue sur le marché de médicaments extrêmement coûteux ou les pressions directes et indirectes qui fragilisent l’indépendance professionnelle des pharmaciens, ces problématiques et bien d’autres nous interpellent, car les pharmacies font partie intégrante du tissu économique de leur collectivité, créent des emplois et investissent dans leur région.

En fait, les pharmaciens sont des professionnels de la santé, mais plus de 2000 d’entre eux sont aussi des entrepreneurs et des propriétaires de PME, sans compter des bannières de pharmacies dont les Québécois sont très fiers, qui participent activement à la prospérité du Québec et de leur communauté.

Or, à l’heure actuelle, les pharmaciens propriétaires évoluent dans un contexte d’affaires instable. En juin 2015, les pharmaciens ont accepté de contribuer à l’effort budgétaire du gouvernement en lui versant 400 millions de dollars sur trois ans, à même leurs honoraires en vigueur actuellement. En guise de mesure de compensation, le gouvernement s’était engagé à déplafonner, pour une période de trois ans, les allocations professionnelles. Entre octobre 2015 et mai 2016, les pharmaciens propriétaires ont honoré leur engagement en versant près de 80 millions $ au gouvernement, mais le ministre de la Santé et des Services sociaux n’a pas donné suite à l’entente.

Nous savons bien que le gouvernement a dû composer avec d’importants efforts de contrôle de ses dépenses et d’assainissement des finances publiques, qui lui ont permis de dépasser sa cible de retour à l’équilibre budgétaire en plus de verser 1,5 milliard $ dans le Fonds des générations. Ayant le niveau de dette gouvernementale le plus élevé au Canada et un niveau de taxation parmi les plus importants, le Québec n’avait pas le choix de procéder à cet effort.

Cependant, outre que dans le remboursement de la dette publique, nous espérons que ce surplus puisse être réinvesti de manière stratégique pour donner un nouvel élan à des industries qui sont des joueurs importants de notre économie locale, mais aussi des acteurs de première ligne dans les soins de santé.

Ce sont plus de 41 000 emplois qui sont directement touchés par l’incertitude qui plane actuellement sur ce secteur d’activité. Depuis septembre 2015, selon les données de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, plus de 1000 emplois en pharmacies ont été perdus. Aussi 500 pharmacies se retrouvent dans une situation financière difficile alors que d’autres limitent leurs investissements parce que le contexte actuel leur apparaît trop incertain.

Les pharmaciens propriétaires doivent pouvoir compter sur un contexte d’affaires stable et prévisible afin de pouvoir continuer de contribuer à notre système de santé et à notre prospérité collective.

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