Depuis la révolution industrielle de la fin des années 1700, des technologies révolutionnaires ont vu le jour tous les 100 ans environ : le moteur à vapeur, l’électricité, l’électronique et le numérique. Ce que l’on qualifie souvent de quatrième révolution industrielle, parfois appelée « convergence », promet de fusionner les sciences physiques avec le numérique et la biologie.
Cette révolution réinventera ce qui touche notre travail et notre mode de vie. La convergence fonce vers nous à une vitesse sans précédent, dans le sillon de la révolution numérique. Le Québec est-il prêt pour cette nouvelle révolution ?
Cette quatrième révolution industrielle est l’un des principaux thèmes du Forum économique mondial qui se tient actuellement à Davos, et auquel je participe. Comme l’écrivait récemment le président du Forum, Klaus Schwab, dans le magazine Foreign Affairs, «
les ingénieurs, designers et architectes combinent la conception assistée par ordinateur, la fabrication additive, le génie des matériaux et la biologie synthétique afin d’opérer une nouvelle symbiose entre les micro-organismes, le corps humain, les produits que nous consommons et même les immeubles dans lesquels nous vivons
».
À McGill
Je suis à même de voir les découvertes qui attisent cette nouvelle révolution industrielle partout sur les campus universitaires. Par exemple à McGill, dans ces deux grands domaines de recherche en particulier que sont les neurosciences et la science au service du développement durable, les chercheurs travaillent déjà de concert afin de favoriser l’innovation et de multiplier les découvertes qui se situent au carrefour de la biologie, de la physique et du numérique.
Dans cette nouvelle ère, le talent fera foi de tout. Les étudiants et chercheurs talentueux sur les campus partout au Québec seront la clé du succès. Toute révolution industrielle a ses icônes, des gens et des institutions ayant la vision et la volonté nécessaires pour tirer parti des immenses possibilités qui leur sont offertes afin de façonner un avenir qui reflète leurs objectifs et leurs valeurs. Personne ne se souvient de celui qui a dénigré le moteur à vapeur ou qualifié les ordinateurs de mode passagère.
Ce nouvel univers obligera également nos entreprises à accélérer le rythme en matière d’innovation. Comme l’affirme Klaus Schwab, «
les gens d’affaires et les dirigeants d’entreprise doivent comprendre les changements qui s’opèrent dans leur environnement, remettre en question les postulats de leurs équipes chargées de l’exploitation, et ne jamais cesser d’innover
».
Les universités et les entreprises devront donc, plus que jamais, travailler en collaboration. De leur côté, nos gouvernements devront favoriser le développement d’un climat d’affaires plus propice à l’innovation. Nous pouvons jeter les bases de la quatrième révolution industrielle au Québec en multipliant les partenariats de recherche et en offrant à la nouvelle génération la possibilité de mettre en oeuvre ses idées et de participer à la recherche et au développement au sein des entreprises, et ce, dès le premier cycle de leurs études à l’université.
(Originalement publié le 22 janvier 2016)