Le premier ministre du Québec, François Legault, s’est fixé comme objectif d’augmenter notre richesse collective et notre niveau de vie (soit le PIB par habitant), notamment pour rattraper la situation de l’Ontario. Dans ce document, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) présente donc des propositions qui contribueront à l’atteinte de cet objectif. Certaines de celles-ci peuvent être réalisées à court terme et auront une incidence à brève échéance. D’autres requerront probablement plus de temps pour se concrétiser et donner des résultats.
Dans le cadre du Point sur la situation économique et financière du Québec de l’automne 2021, le gouvernement avait annoncé sa volonté de mener des actions pour éliminer l’écart de richesse avec l’Ontario d’ici 2036. Il a d’ailleurs réitéré son objectif de rejoindre le PIB réel par habitant de l’Ontario dans son dernier budget, soit celui de 2023-2024, dans lequel il a indiqué vouloir réduire l’écart avec cette province sous les 10 % d’ici la fin de 2026 (cet écart se situait à 13 % en 2021, soit de 6 635 $, le PIB par habitant au Québec s’établissant à 47 778 $, comparativement à 54 413 $ en Ontario(1)).
Il importe d’abord de rappeler que le niveau de vie peut se décomposer comme suit(2) :
Le gouvernement devrait ainsi viser une croissance globale et durable des capacités économiques et une augmentation tangible de la productivité (soit la production réelle par heure de travail). Cela passe par l’augmentation de la quantité de travail et de capital privé et public, l’éducation et le développement des compétences, l’intégration technologique, l’innovation, l’optimisation des systèmes de production, l’entrepreneuriat, ainsi que la création et la croissance des entreprises.
Pour rattraper le niveau de vie de l’Ontario, le Québec peut s’inspirer de ce que celle-ci fait mieux, mais également de ce que font d’autres provinces canadiennes ou pays de l’OCDE qui sont premiers de classe dans leurs domaines. Le Bulletin de la prospérité du Québec du CPQ évalue le positionnement du Québec sur les principaux déterminants du niveau de vie et identifie les principaux éléments contribuant à l’écart entre le Québec et l’Ontario. Il s’agit donc de facteurs sur lesquels nous pouvons et devons travailler.
Par ailleurs, le vieillissement démographique plus accentué au Québec, avec une augmentation du ratio de dépendance et des impacts défavorables sur les dépenses publiques et sur la croissance du PIB, exige que l’on vise à dépasser la performance de l’Ontario.
Le CPQ avance ainsi ici une série d’avenues incontournables pour augmenter le niveau de vie au Québec et idéalement non seulement rattraper, mais dépasser celui de l’Ontario. Le Bulletin de la prospérité du Québec du CPQ pourra faire état de la progression du Québec sur les différents indicateurs de la progression du niveau de vie. Les indicateurs de bien-être du G15+ permettront aussi d’évaluer la progression en fonction d’autres dimensions.
Notes
- PIB réel (dollars enchaînés de 2012) divisé par la population. Selon statistique.quebec.ca, cet écart serait de 14% en 2022.
- Voir par exemple cpp.hec.ca. Il est également possible de décomposer le taux d’emploi global en taux d’emploi, pour mettre en évidence le poids des personnes de 15 à 64 ans. Ainsi : PIB/habitant = (PIB/heures travaillées) x (heures travaillées/nombre d’emplois) x (nombre d’emplois/(population de 15 à 64 ans) x (population de 15 à 64 ans)/ population totale. Cette formule nous permet de voir l’effet pur du vieillissement. Par exemple, même si le taux d’emploi est plus élevé au Québec, le poids plus faible de la population de 15 à 64 (63% au Québec contre 65% en Ontario) affecte négativement le PIB par habitant.