La communauté urbaine de Québec est la deuxième plus importante de la province. Pour la doter d’un réseau de transport structurant et adéquat, il faut une masse critique d’investissements suffisante, qui ira au-delà de la taille de sa population actuelle et des habitudes des usagers à ce jour.
Lettre ouverte d’Yves-Thomas Dorval, Adm.A., ASC, ARP, PDG du CPQ, publiée dans Le Soleil du 11 avril 2019.
Préoccupé par le temps qui s’écoule, le CPQ (Conseil du patronat du Québec) demande au gouvernement fédéral d’adopter rapidement une solution flexible pour compléter le financement du projet de Réseau structurant de transport en commun à Québec (RSTC).
Représentant plus de 70 000 employeurs de partout au Québec, le CPQ ajoute ici sa voix à celle de toutes les parties prenantes locales et régionales, en plus des groupes communautaires et environnementaux, pour témoigner de la nécessité de doter la Capitale nationale du Québec de ce réseau structurant de transport en commun.
Selon nous, le RSTC est un investissement à la fois concret, pertinent et essentiel. Il incarne le développement durable dans ce qu’il y a de mieux. Il concilie des impératifs économiques (une plus grande mobilité des travailleurs et des consommateurs), des impératifs environnementaux (la réduction des émissions de GES) et des impératifs sociaux (une amélioration de l’accès au transport pour des personnes moins favorisées). Le RSTC contribuera sans aucun doute à la prospérité de la région.
Déjà, tous les intervenants s’entendent sur plusieurs points, comme le besoin d’améliorer la fluidité des déplacements. Parmi toutes les solutions possibles, le RSTC se présente comme une priorité face à l’urgence des changements climatiques et l’importance de développer notre société de façon durable : il reliera entre eux 80 % des quartiers et 85 % des entreprises de la région de Québec.
Rappelons-nous qu’une grande majorité de la communauté des affaires a indiqué, lors d’un sondage Léger effectué en avril 2018, que la réalisation du RSTC va favoriser le développement économique de la région. Cela fait donc plus d’un an que le milieu des affaires a souligné son appui à la réalisation du RSTC. Et ils ne sont pas seuls, puisque 80 % du personnel des entreprises de la région a aussi affirmé être préoccupé par l’enjeu de la fluidité des déplacements.
Ottawa doit livrer sa promesse et donner plus de flexibilité à Québec
Le CPQ a appuyé à plusieurs reprises jusqu’ici le projet de RSTC, notamment dans ses propres recommandations prébudgétaires. Toutefois, le temps presse si l’on veut éviter que tout soit reporté après la prochaine élection fédérale, avec les incertitudes qui y seraient attachées. De plus, la décision du gouvernement fédéral doit faire preuve d’une certaine flexibilité quant aux critères à utiliser en fonction des sources budgétaires.
Nous saluons le fait que le gouvernement du Québec ait confirmé dans son plus récent budget son engagement à soutenir le RSTC à hauteur de 1,8 milliard de dollars, en attendant que le gouvernement fédéral s’engage à son tour à injecter 1,2 milliard de dollars. Il est maintenant temps de se concerter pour boucler le financement du projet et le mettre sur les rails.
Un projet majeur qui ne doit pas souffrir de plus longues tergiversations
La communauté urbaine de Québec est la deuxième plus importante de la province. Pour la doter d’un réseau de transport structurant et adéquat, il faut une masse critique d’investissements suffisante, qui ira au-delà de la taille de sa population actuelle et des habitudes des usagers à ce jour. D’une part, utiliser bêtement le pourcentage de la population pour la distribution de l’argent condamnerait Québec à ne jamais développer un système de transport adéquat. D’autre part, il est clairement démontré que l’existence d’alternatives satisfaisantes influence fortement les habitudes de transport, en particulier au niveau du transport en commun.
Il faut passer à l’acte et aller au-delà des engagements qui, finalement, n’engagent à rien. C’est un projet porteur, digne du 21e siècle, qui sera bénéfique à la Capitale-Nationale sur tous les plans : pour la vitalité économique, pour le développement durable et l’environnement, pour les entreprises et pour toute la population de Québec. Il suffit de visiter les principales capitales pour s’en apercevoir. Elles offrent plus qu’un nom ou une image. Elles ont des systèmes de transport structurants qui nourrissent leur réputation… lorsqu’elles en ont!