Pour cultiver le désir d’entreprendre chez les jeunes, il faut créer des occasions qui leur permettent de développer leur désir d’accomplissement personnel. Depuis les dix dernières années, plusieurs initiatives en ce sens ont été lancées.
Comptons parmi elles, La grande journée des petits entrepreneurs, le Camp Entrepreneurs en Devenir de l’École d’entrepreneurship de Beauce, l’École entrepreneuriale Audace, les camps entrepreneuriaux de la Communauté entrepreneuriale de Shawinigan, le projet Valoris (lancé par le concours québécois en entrepreneuriat dans les milieux défavorisés), Glambition Québec et Montréal, sans oublier tous les différents projets scolaires (notamment en lien avec le Défi de l’entrepreneuriat de la Stratégie d’action jeunesse du gouvernement du Québec, lancé en 2004 ) et les organismes tels que le CQCM avec les Coopérative jeunesse de services, les Carrefours jeunesse-emploi, l’Association des clubs entrepreneurs étudiants du Québec (ACEE), Jeunes entreprises du Québec (JEQ), etc.
Dans la plupart des cas, les initiatives visent d’abord à faire vivre aux jeunes des expériences enrichissantes, à leur présenter des modèles inspirants, à leur transmettre de l’information pertinente afin de les aider à se positionner et à prendre action dans leur société et pourquoi pas, à leur faire voir la possibilité d’en faire un projet de vie.
Selon Élisa Verreault, agente de sensibilisation à l’entrepreneuriat jeunesse au Carrefour jeunesse-emploi Sainte-Foy, le développement de la culture entrepreneuriale naît d’une volonté collective reflétée dans le déploiement de stratégies gouvernementales prises en charge par les acteurs de la communauté. « Cette culture est alors transmise aux jeunes. Une fois intégrée par le jeune, nous ne sommes plus au stade du développement de la culture entrepreneuriale, mais plutôt au positionnement du jeune face à cette culture. » Il est difficile de prédire si le jeune deviendra ensuite un intrapreneur dans son milieu de vie (école, communauté, milieu de travail, loisir), un entrepreneur ou encore ni l’un ni l’autre. Il aura toutefois été sensibilisé à l’importance de ses actions, de ses choix, de son pouvoir d’action sur les choses qui l’entourent. Il aura aussi été conscientisé à l’importance de soutenir des causes, des gens, des entreprises et des entrepreneurs.
Olivier Doyle, Responsable de la coordination des agents de sensibilisation au Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec, rappelle quant à lui qu’encourager la fibre entrepreneuriale chez les jeunes augmente la motivation scolaire et l’intention d’entreprendre des projets. Il cite, en exemple, l’étude de Valoris (commandée pour les milieux défavorisés par le CQE). « Le fait de toucher à l’entrepreneuriat et de l’expérimenter dès le plus jeune âge garantit au moins de conserver la flamme entrepreneuriale allumée! »
Des résultats concrets, il y en a au Québec. À titre d’exemple, l’an dernier, je me suis impliquée dans la première édition de la grande journée des petits entrepreneurs. J’y ai rencontré plusieurs jeunes participants qui m’ont raconté ce qu’ils avaient appris durant cette aventure. Maëlle (12 ans) m’a confié qu’elle savait maintenant comment choisir un nom pour son entreprise. Gabriella (7 ans) cofondatrice de l’entreprise «Super Caramel» m’a partagé avoir adoré être en contact avec les gens : « J’ai appris à parler aux gens et à être plus polie. J’ai aussi aimé faire goûter mes produits et surtout constater qu’ils les aimaient ». La mère de Simon (12 ans), derrière l’entreprise «On se bourre la fraise» m’a également confié que son fils a expérimenté la notion du temps et de la valeur de l’argent. Il a compris, entre autres, l’importance de considérer le temps pris pour démarrer une entreprise.
Ceci dit, encourager les futures générations à entreprendre est synonyme de prospérité, selon moi. C’est une façon de contribuer à la société de demain.
À vous la parole maintenant : à votre avis, dans quelle mesure encourager le développement de la fibre entrepreneuriale auprès des jeunes est-il nécessaire à la prospérité du Québec?