MONTRÉAL, le 18 janvier 2024 – Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) tient à rectifier certaines affirmations selon lesquelles l’immigration serait la principale cause de la crise du logement qui sévit actuellement au Québec et au Canada. Si l’immigration, qu’elle soit permanente ou temporaire, a pu contribuer à accentuer cette crise, il est essentiel de rappeler qu’elle n’en est pas la cause directe et que d’autres facteurs jouent un rôle prépondérant dans cette situation complexe.
« Il faut être prudent avant de faire porter le chapeau de la crise du logement à l’immigration. Cette crise ne date pas d’hier. Cette situation découle d’une combinaison de facteurs tels que le manque de productivité dans le secteur de la construction, les fluctuations économiques et les coûts de construction élevés. Réduire la crise du logement à l’immigration ne permettra pas de faire sortir des logements de terre là où les besoins sont les plus criants comme en Gaspésie ou encore au Saguenay – Lac-Saint-Jean » déclare Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ.
Le problème ne date pas d’hier : rappelons que le Québec, contrairement à l’Ontario, a connu une baisse marquée du taux d’inoccupation des logements entre 1990 et 2021, démontrant ainsi que la situation est multifactorielle.
De plus, les chiffres révèlent que les villes du Québec ayant le plus faible taux d’inoccupation se trouvent en région, là où le pourcentage de population immigrante est le plus bas. Par exemple, à Gaspé, le taux d’inoccupation est de 0%, avec seulement 2% de la population issue de l’immigration. La moyenne au Québec affiche un taux d’inoccupation de 1,7%, avec un pourcentage de la population immigrante de 14,6%. Ces données mettent en évidence que d’autres facteurs influent sur la crise du logement en dehors de l’immigration.
Afin de renverser la tendance, le CPQ propose de concentrer les efforts sur la productivité de l’industrie de la construction. Le retard du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes en matière de construction est évident, avec une productivité plus faible, des coûts de construction élevés, et des retards dans la réalisation des projets.
La modernisation à venir de la loi R-20 de la construction par le ministre Boulet est une étape primordiale dans les objectifs de réduction des coûts de construction, d’accélération de la réalisation des projets, et de rendre l’industrie de la construction plus attractive. Actuellement, la productivité du secteur de la construction au Québec est inférieure à celle de l’Ontario et c’est dû à de nombreux facteurs comme le nombre de corps de métiers. S’il faut un travailleur pour faire quatre mètres de trottoir en Ontario, il faut sept corps de métier pour faire ce même travail au Québec.
Le CPQ rappelle que les cibles d’immigration doivent être élaborées sur les besoins du marché du travail.
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Source : Jérôme Tremblay-Saint-Yves
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En lien avec ce communiqué
- Entrevue avec le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn (Yasmine Abdelfadel, QUB Radio, 18 janvier 2024).
- Entrevue avec le vice-président – Politiques de développement de la main-d’œuvre du CPQ, Denis Hamel (à partir de 11:00) (Sans réserve, 98,5 FM, 18 janvier 2024).
- Lettre de Legault à Trudeau: la CAQ a tardé à agir, clame le PQ (Le Journal de Montréal, 18 janvier 2024).
- Le CPQ soutient que l’immigration «est une solution» aux enjeux des entreprises (Le Peuple Lotbinière, 19 janvier 2024).
- Quel sera l’effet au Québec des débats du Canada anglais sur l’immigration? (ICI Radio-Canada, 22 janvier 2024).
- Les patrons d’ici veulent plus de travailleurs immigrants temporaires (Le Journal de Québec, 22 janvier 2024).
- Entrevue avec le président et chef de la direction du CPQ, Karl Blackburn (Marceau le midi, BLVD FM, 22 janvier 2024).
- Le Québec accro au cheap labor (La Presse, 23 janvier 2024).
- L’immigration ne réduit pas la pénurie de main-d’oeuvre dans l’économie (Les Affaires, 23 janvier 2024).