Lettre ouverte cosignée par le président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.
La Presse +, p. Web – 29 novembre 2014
Le Journal de Montréal, p. 26 / Le Journal de Québec, p. 16 – 30 novembre 2014
Depuis trop longtemps déjà, on assiste à une objection systématique des syndicats à toutes mesures de réduction des dépenses publiques, au nom de ce qu’ils appellent « la lutte à l’austérité », créant ainsi un atmosphère de tragédie grecque.
Il faut arrêter de s’opposer systématiquement à tout changement et enfin favoriser un climat propice à l’investissement et créateur de richesse pour l’ensemble de la société. Pour cela, il est impératif que tous contribuent à l’exercice incontournable d’équilibrage des finances publiques qu’a entrepris le gouvernement.
Ce n’est certes pas en brandissant clairons et trompettes que le Québec prendra le virage de la productivité, de la croissance et de la prospérité économique.
De plus, remettons les pendules à l’heure. Il importe de préciser que le Québec n’est pas en période d’austérité, puisque les dépenses du gouvernement, tout comme l’économie, continuent de croître. Ce que le gouvernement propose de faire, c’est plutôt de redresser les finances publiques en contrôlant la croissance des dépenses. Prendre part à un tel exercice, c’est assumer ses responsabilités quant à notre avenir collectif. Et cet effort concerne tout le monde.
Remettre de l’ordre dans les finances publiques est une condition essentielle pour que le Québec redevienne libre de ses choix. Tant que nous demeurerons emprisonnés dans le carcan budgétaire, nous ne pourrons être en mesure de fixer nos priorités, que ce soit en matière de santé, d’éducation ou autres.
La dette du Québec, qui est à plus de 50 % du PIB, coûte 10 milliards annuellement à l’ensemble des Québécois. Maintenir le chaos budgétaire actuel, c’est cela qui risque de nous mener à un « grand dérangement ». Il appartient à l’ensemble des acteurs sociaux de mettre la main à la pâte et de faire aujourd’hui les choix qui s’imposent.
Faire preuve de rigueur, ce n’est pas de l’austérité, c’est éviter de refiler aux jeunes le coût des services que nous utilisons aujourd’hui.
- Françoise Bertrand, O.C.,C.Q., présidente-directrice générale, Fédération des chambres de commerce du Québec
- Yves-Thomas Dorval, président-directeur général, Conseil du patronat du Québec
- Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale, Fédération canadienne de l’entreprise indépendante
- Éric Tétrault, président, Manufacturiers et exportateurs du Québec