Agir sur les composantes du PIB
Si une amélioration économique se profile, la croissance du PIB reste cependant faible. Cette croissance est pourtant déterminante au maintien des revenus de l’État et aux objectifs de réduction de la dette. Le CPQ formule ainsi des recommandations en regard des différentes composantes du PIB qui permettront de trouver de nouveaux points de croissance sur chacune d’entre elles, notamment en lien avec:
- Le dynamisme du secteur de la construction, entre autres afin de doter l’écosystème de la construction d’une première stratégie économique dédiée au Québec.
- Le transport et la mobilité durable, en mettant en place une première politique de mobilité durable qui intègre les objectifs du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques aux besoins actuels et futurs en mobilité des personnes et des marchandises ainsi qu’aux stratégies d’aménagement du territoire.
- Différentes mesures adaptées pour agir sur des stratégies sectorielles névralgiques, notamment les secteurs forestier, bioalimentaire, aérospatial, minier, de l’aluminium et l’amélioration de l’efficience logistique.
- Une fiscalité reliée au commerce électronique qui assure une taxation sur les biens vendus sur Internet aux consommateurs québécois par des entreprises étrangères.
Favoriser une amélioration durable de la compétitivité québécoise
Le CPQ propose une réflexion et un ensemble de mesures en faveur d’une amélioration durable de la compétitivité québécoise basée sur :
- La compétitivité fiscale, afin notamment d’accélérer la réduction des impôts sur le revenu des entreprises et d’appliquer le taux d’imposition de 4 % sur la DPA à l’ensemble des secteurs de l’économie.
- Un capital humain disponible et de qualité, afin, entre autres, de permettre une plus grande participation des employeurs dans la gouvernance des institutions d’enseignement et de formation, de défiscaliser les heures supplémentaires et les heures de travail allouées à la formation professionnelle, d’accélérer la reconnaissance des compétences des travailleurs immigrants. En fait, l’objectif de l’éducation et de la formation ne consiste pas seulement à recevoir un diplôme, mais aussi, et surtout, à assurer l’employabilité qui passera de plus en plus par une participation à l’innovation des entreprises. Le CPQ rappelle que le décrochage scolaire et le manque de compétences de base prennent des proportions importantes au Québec.
- L’innovation et l’entrepreneuriat, en matière notamment d’aide aux PME, en lien avec le transfert d’entreprise; d’économie numérique, pour renforcer de manière générale les aides à l’intégration des technologies de l’information; de capitalisation des PME et de développement régional, pour la mise en place d’un nouveau programme qui contribuerait à la capitalisation et au développement des petites entreprises; de commercialisation de l’innovation, afin de reconsidérer les critères du crédit d’impôt à la R-D de manière à en faire une mesure d’attractivité, d’accroitre la propriété intellectuelle et d’instaurer une aide pour la commercialisation des innovations.
- La cohésion sociale, pour augmenter les services d’éducation aux populations les plus vulnérables, en particulier les décrocheurs et les personnes nécessitant l’augmentation des compétences de base
- La gestion de l’environnement et de l’énergie, dans une perspective de lutte aux changements climatiques.
« La politique économique du Québec comprend tous les outils nécessaires à la prospérité, mais l’économie mondiale évolue à un rythme bien plus rapide. Notre politique économique, dont les mesures en place sont encore mal ajustées aux réalités de la concurrence, doit donc prendre du rythme dans sa cohérence et se doter d’une vision plus à long terme. Il est important que les conditions d’investissement des entreprises soient renforcées avant la remontée des taux d’intérêt. Le prochain budget du Québec doit ainsi marquer un nouvel élan dans les ambitions économiques du Québec », de commenter, M. Dorval.
Par ailleurs, tant dans la gestion du capital humain que du capital technologique, les entreprises qui ne sont pas de très grande taille, n’ont souvent pas toutes les compétences nécessaires à l’interne pour effectuer les diagnostics stratégiques, s’informer des programmes gouvernementaux, formuler adéquatement des demandes d’aide, ou encore, pour développer et mettre en œuvre des initiatives de croissance. Tant que ces entreprises ne seront pas équipées des expertises nécessaires à la gestion du capital humain et du capital technologique, aucun élan significatif ne sera envisageable dans leur croissance, quelles que soient les aides gouvernementales dont elles pourraient bénéficier. Pour le CPQ, augmenter le potentiel de ces entreprises passe par des mesures qui visent directement l’accès à l’expertise requise et la capacité organisationnelle, notamment en gestion. C’est pourquoi le CPQ recommande qu’une stratégie nationale novatrice soit initiée au Québec, pour soutenir les dirigeants et les gestionnaires en ciblant spécifiquement les compétences en gestion du capital humain et du capital technologique, notamment pour les employeurs qui ne sont pas de très grande taille.
Quelques points sur les finances publiques du Québec
Dans le cadre des finances publiques, « la tête est hors de l’eau, mais l’assainissement financier et la modernisation de l’État doivent demeurer un objectif incontournable. Si la croissance des dépenses semble relativement contrôlée, la grande priorité reste celle de la modernisation de l’État, un chantier qui reste encore trop peu entamé », poursuit M. Dorval.
Parmi ses différentes recommandations en faveur d’un État efficace et d’un budget structurellement équilibré, le CPQ invite le gouvernement à poursuivre la révision systématique des programmes et l’application du cran d’arrêt aux dépenses, afin de garantir le financement de toute nouvelle initiative à même les budgets déjà prévus. Il faut également que soit effectuée une démarche rigoureuse de prévention et de gestion de l’absentéisme et des invalidités au sein de l’ensemble du secteur public, ainsi que l’application de façon plus manifeste de la Politique gouvernementale sur l’allègement réglementaire et administratif, notamment sur la réglementation environnementale.
Le CPQ rappelle qu’une certaine rigueur doit être encore fermement appliquée sur quelques années, afin de sceller la bonne direction des finances publiques. La rigueur budgétaire devrait en fait devenir une norme dans un contexte de changements majeurs, à la fois de nature économique, sociale et environnementale, où les finances publiques devront faire face, tôt ou tard, à une augmentation des taux d’intérêt, à une éventuelle récession économique et aux résultantes d’une faible croissance démographique.
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit aussi la vaste majorité des associations patronales sectorielles, ce qui en fait la seule confédération patronale du Québec. Il représente directement et indirectement plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que public, ayant des activités au Québec.
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Camilla Sironi
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