Construction – Un pilier pour la prospérité du Québec

Lettre d’opinion du président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.


La Presse+, p. web – 28 mai 2016


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Les principaux acteurs et regroupements de l’écosystème de la construction du Québec se sont donné rendez-vous, hier, dans le cadre d’un grand forum de mobilisation.

Ce forum visait à examiner les enjeux et les solutions aux défis auxquels font face les différents secteurs d’activité qui gravitent autour de la construction.

Pourquoi parler d’écosystème ? Parce que le domaine de la construction et toutes ses parties prenantes constituent un système hautement diversifié, composé d’une pluralité d’entreprises, d’industries et de métiers, qui représente un véritable pilier de notre économie.

En 2014, le secteur de la construction représentait ainsi, à lui seul, le quatrième secteur en importance au Québec, en contribuant pour 22,4 milliards au PIB tout en étant responsable de 267 500 emplois.

Mais si nous considérons l’ensemble de la chaîne de valeur (autant les donneurs d’ouvrage que les fournisseurs de matériaux, les services de formation, d’assurance, de financement, d’accompagnement juridique, les professionnels, les entrepreneurs ou encore les pôles universitaires d’innovation, pour n’en citer que quelques-uns), l’écosystème d’affaires autour de la construction représente, en plus, 12,9 milliards en PIB indirect et 246 500 emplois indirects et induits, toujours en 2014.

C’est dire l’importance colossale de cet écosystème pour la prospérité du Québec, qui constitue l’un des piliers qui ont contribué à édifier sa modernité et soutenir son essor économique et social, mais également contribué à façonner son histoire, en ayant des retombées directes sur la qualité de vie des Québécois.

Or, cet écosystème est depuis quelques années fortement exposé aux grands cycles économiques mondiaux, à la volatilité des investissements publics en infrastructures, ainsi qu’à une concurrence internationale qui s’est densifiée. De surcroît, il s’est heurté, particulièrement au Québec, à de nombreux enjeux au cours des dernières années en matière de réputation et de perception du public.

Vers une stratégie économique

Devant ces défis, le CPQ considère qu’il est temps de mobiliser les différentes parties prenantes de l’écosystème d’affaires de la construction au sein d’une initiative visant à revaloriser et relancer ses différents secteurs d’activité.

Il s’agit ici d’enclencher une démarche qui se veut inclusive et constructive et d’ouvrir le dialogue afin de donner place à une plus grande collaboration entre les différentes parties prenantes, employeurs, travailleurs, y compris les donneurs d’ouvrage.

Il faut miser sur l’innovation et les meilleures pratiques pour renforcer la position de ces acteurs dans un contexte de concurrence mondiale, de lutte contre les changements climatiques et de faible croissance économique.

En fait, d’autres juridictions dans le monde ont saisi toute l’importance d’une telle démarche pour dynamiser, moderniser et améliorer la compétitivité et le niveau d’intégration des nombreux et différents secteurs actifs autour de la construction.

Le gouvernement pourrait cibler les priorités suivantes : le développement d’une culture collaborative et d’un cadre réglementaire favorisant cette collaboration ; le soutien à l’innovation, au transfert technologique et au développement des compétences et des pratiques ; l’entretien d’une synergie des acteurs impliqués dans la formation de la main-d’œuvre actuelle et future ; la valorisation de l’exportation des technologies et des savoir-faire, et enfin, le renforcement du rôle de levier des marchés publics comme intégrateurs.

Le gouvernement doit prendre part au regroupement des acteurs de l’écosystème de la construction afin d’assurer le développement intégré et d’améliorer les synergies, alléger la réglementation entourant l’écosystème de la construction et l’adapter aux nouvelles réalités de celui-ci, et enfin, examiner l’efficacité des règles régissant la juridiction de métiers, pour en encourager la polyvalence.

Brisons les silos entre professionnels dès la formation scolaire jusqu’au niveau universitaire afin de resserrer les liens et la coordination entre les différents métiers et les professionnels de l’écosystème. Il faut encourager l’investissement privé en capital, main-d’œuvre et innovation pour augmenter la productivité, ainsi que soutenir le virage vert dans les produits et les procédés liés à la construction. Appuyons les efforts intégrant des produits et des processus manufacturiers dans les projets de construction.

Afin d’élaborer une stratégie économique forte et structurante, qui favorisera la compétitivité, l’innovation et les exportations du quatrième secteur en importance au Québec, le milieu des affaires et des institutions est prêt à travailler ensemble et invite désormais le gouvernement du Québec à s’asseoir à sa table.

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