Même si vous croyez ne pas avoir une politique de rémunération, un écart existe entre ce que vous offrez et le taux du marché. Être à la tête du marché c’est de mieux attirer et retenir du talent que lorsqu’on est à sa remorque.
L’ennui c’est que le marché peut être très différent d’un employeur à l’autre et on n’a pas toujours les ressources nécessaires pour en faire une étude détaillée.
L’écart qui vous sépare des conditions minimales du travail est beaucoup plus facile à déterminer. Or, c’est cette base qui est appelée à augmenter au cours des quatre prochaines années.
Rémunération directe
Cette année, le salaire minimum a augmenté d’environ 4,7% pour atteindre 11,25$ de l’heure. En guise de comparaison, les employeurs québécois prévoyaient accorder une augmentation moyenne de 2,6 % pour 2017.
Au cours des quatre prochaines années, ce minimum continuera d’augmenter pour atteindre 12,45$ en 2020. L’objectif du gouvernement c’est qu’il représente 50% du salaire horaire moyen, soit un peu moins de 25$ de l’heure.
Dans un contexte où la hausse du salaire minimum est supérieure à celles de l’inflation et du salaire horaire moyen, l’écart qui vous sépare de la base se rétrécit rapidement.
Régimes de retraite
Au cours des deux prochaines années, toute entreprise avec 5 employés et plus devra offrir un mécanisme d’épargne retraite par le biais de déductions sur la paie.
Au minium vous devrez implanter un régime volontaire d’épargne retraite (RVER), mais libre à vous d’en faire plus et de choisir un autre type de régime ou bien d’y cotiser.
Si votre entreprise avait 20 employés visés ou plus en date du 30 juin 2016, vous devriez déjà avoir un régime, ou du moins être en train d’en instaurer un. Par contre, si vous ne faites toujours rien, vous n’êtes même plus à la remorque du marché : vous ne respectez plus les normes minimales du travail. Par le fait même vous vous exposez à des pénalités pouvant aller de 500$ à 10 000$ selon le cas.
Vous avez entre 10 et 20 employés? Pas de panique, c’est cette année que vous devrez vous conformer à la loi. Pour les autres, vous devrez éventuellement le faire. Dans ce cas-ci, c’est la rapidité à laquelle vous vous conformerez à la loi qui déterminera où vous vous situez par rapport à la base.
L’assurance collective
Présentement, aucune loi n’oblige les employeurs à mettre en place un régime d’assurance collective. La seule obligation est que vous devez offrir une couverture d’assurance médicament au moins égale à celle de la RAMQ.
Au Québec, seulement 19% des PME de moins de 49 employés offrent un régime d’assurance. Par contre, 14% des employeurs québécois songent à le faire au cours des deux prochaines années selon un sondage de la Sunlife.
Votre entreprise peut facilement prendre les devants et instaurer un régime sachant qu’éventuellement le tiers des employeurs d’ici en offriront un.
La bonne nouvelle c’est que c’est peut-être plus facile que vous ne le croyez. Il est possible de créer un régime pour aussi peu que 2 personnes. Les start-ups ou les entreprises familiales sont également les bienvenues.
Alors quelle est votre politique?
L’écart qui vous sépare de la base se rétrécit. Votre entreprise devra s’ajuster si elle veut simplement suivre l’évolution du marché ou innover si elle veut le devancer. La question est donc de savoir si vous ferez le minimum, ou si vous laisserez le minimum vous rattraper…
À propos de l’auteur :
Louis-Philippe Girard, Gestion Tim Cummings Inc