Les augmentations salariales sous la loupe

Lettre d’opinion du président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval.


La Presse, p. 19 / Le Journal de Montréal, p. 22 / Le Journal de Québec, p. 14 – 24 novembre 2015



Le Soleil (Québec), p. 29 – 26 novembre 2015



Le Quotidien (Chicoutimi), p. 13 – 27 novembre 2015



La Tribune (Sherbrooke), p. 19 – 28 novembre 2015



Le Quotidien (Chicoutimi), p. 12 – 1er décembre 2015


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Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) publiait, à la fin du mois de septembre dernier, ses prévisions salariales de 2016.

Basés sur les études de plusieurs firmes de consultation en ressources humaines reconnues, les chiffres indiquent que les employeurs du Québec prévoient d’accorder une augmentation salariale moyenne de 2,6 % en 2016, un taux légèrement inférieur à celui de 2015 (2,8 %). Il faut rappeler que ce chiffre est une moyenne, qui inclut à la fois la hausse de la structure (ou de l’échelle) salariale, les hausses liées au rendement (bonis), et les changements d’échelon (le cas échéant).

Cela n’a pas empêché certains syndicats de s’approprier ce chiffre pour justifier publiquement leurs demandes à la hausse dans le cadre des négociations dans le secteur public. Il est impératif d’apporter des précisions, pour éviter de faire des comparaisons erronées et relativiser la situation du côté du secteur public.

Même si, sur papier, le gouvernement du Québec propose de geler les salaires des travailleurs de l’État pour les deux prochaines années, pour ensuite les augmenter de 1 % sur trois ans, il reste qu’environ 40 % des employés du secteur public bénéficieront quand même d’une augmentation moyenne de leur rémunération de 3,6 % en 2016, un chiffre supérieur au 2,6 % mentionné précédemment. Il s’agit là d’une augmentation résultant d’une progression dans les échelons qui composent la structure salariale dans la fonction publique. C’est ainsi que des experts en dotation considèrent que la hausse moyenne prévue en 2016 pour le secteur public et parapublic sera de l’ordre de 3,2 %, alors qu’elle se situe à moins de 3 % pour le privé.

Par ailleurs, il faut garder en tête qu’une bonne partie des 60 % des travailleurs qui ont atteint l’échelon le plus élevé de leur profession sont admissibles à des postes ayant des échelles supérieures permettant à nouveau une progression salariale dans la fonction publique, qui, rappelons-le, au Québec, donne l’assurance d’un emploi à vie, à moins d’une faute professionnelle lourde, lorsqu’on a le statut d’employé permanent.

Dans ces conditions, un employé qui obtient sa permanence pourra bénéficier non seulement de son revenu d’emploi jusqu’à sa retraite, mais aussi d’un revenu de pension jusqu’à son décès ainsi que d’un revenu de pension pour son conjoint survivant.

Il n’y a aucune sécurité financière de cette nature, de près ou de loin, dans le secteur privé.

Sans rien enlever au professionnalisme et aux compétences des personnes engagées dans la fonction publique, qui sont certainement très méritantes, il faudrait pouvoir apprécier les chiffres que s’échangent les parties en cours de négociation en incluant toutes les dimensions. À ce titre, nous croyons d’ailleurs que, dans certains cas, des améliorations salariales devraient être apportées pour garder le recrutement et la situation plus concurrentielle. Il s’agit là cependant de cas particuliers et on ne devrait jamais négliger l’ensemble des conditions offertes dans le secteur public, d’une part, et la capacité de payer des contribuables, d’autre part.

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