Innovation Ouverte

Nous avons abordé la Gouvernance Agile, qui permet de créer des info-structures en mode organique pour concilier rigueur et flexibilité, passé et futur. Puis, l’Intelligence Artificielle pour comprendre comment prédire le futur à partir de données complexes et hétérogènes.

Dans cette formule du succès de l’avenir, n’oublions pas l’Innovation Ouverte (Stratégie Océan Bleu), qui utilise l’intelligence collective et la créativité pour trouver des remèdes à des problèmes concernant tout autant les villes que les PME ou les grandes entreprises.

Déjà plusieurs cas de réussite de grands groupes en mode innovation ouverte ont été recensés au Québec : IREQ, IBM Bromont, Ericsson, Kinova, FP Innovation, STM/SAP (application Merci), Institut du Nouveau Monde ou le CHU Ste-Justine/Living Lab/Hacking Health…

Quelles sont les composantes de cette réussite ? Le mot ‘’ouvert’’ suggère plusieurs dimensions :

– la position idéalement égalitaire entre des partenaires différents annulant toute forme de hiérarchie,

– l’humilité de chacun d’admettre ses faiblesses (manque de compétences ou de moyens financiers) pour favoriser la solidarité,

– le partage autant des idées que des ressources, des résultats commerciaux ou de la propriété intellectuelle.

Voici quelques exemples de processus en Innovation Ouverte : résolution de problèmes sur plateforme partagée, communauté de bêta-testeurs pour tester des produits avant lancement, logiciel libre, concours d’idées (challenges d’innovations de grands groupes), programme de partenariat entre entrepreneurs et start-up, développement de l’intra-prenariat, spin-offs, entreprenariat social/sociétal…

Dans un monde qui fonctionne encore beaucoup en mode vertical ou en silos, il s’agit de développer la pensée latérale autant que la sérendipité, ainsi qu’une vision multipolaire plutôt qu’unipolaire.

L’équation de l’Innovation Ouverte pourrait se résumer à 4 éléments complémentaires dont une entreprise doit disposer :

– des leaders ouverts (open leader – sciences du savoir-être)

– des processus performants en innovation ouverte (open innovation)

– des données ouvertes (open data)

– des APIs ouvertes (open source) ou des plateformes d’idéation

Au Québec la table est mise : les villes intelligentes, les grappes, les grands groupes ont pour la plupart développé des bureaux des villes intelligentes, des incubateurs/accélérateurs ou lieux de coworking pour favoriser l’entreprenariat social et la participation citoyenne. Des évènements de calibre international ont lieu à Québec et Montréal autour de la créativité et de l’innovation collaborative pour mélanger les employés, les citoyens, scientifiques, dirigeants, développeurs informatiques, étudiants, utilisateurs, investisseurs… et pour dépasser les obstacles ensemble (Ex : Québec en Mode Solution, C2MTL, les 24 heures de l’Innovation de l’ETS, Je vois Montréal…).

La volonté d’appréhender le processus qui conduit à la créativité tout autant que le résultat est devenu un enjeu afin de valoriser au mieux les gisements de données partagées par les gouvernements, villes, institutions publiques. La compréhension du modèle ou de la recette peut être commercialisée par la suite en vendant le fameux ‘’Savoir Devenir Ailleurs’’. Cela a engendré la création de Living Lab/tech lab ou fab lab, des laboratoires de créativité qui mélangent internationalisation, compétences transversales, processus innovants, technologies universelles ou modèles économiques gagnant-gagnant. Juste à Montréal, Technomontréal en recense de nombreux actuellement. Des institutions québécoises ont même fait de l’innovation ouverte leur modèle d’affaire en ajoutant la donnée du moyen/long-terme : le Criaq (Aérospatiale), Gardn (Aéronautique/développement durable) ou Medtech (Santé) en mélangeant grandes écoles (ETS, HEC Mosaic, Polytechnique…) avec les centres de recherche, intégrateurs, entreprises innovantes, leaders de l’industrie ou financeurs publics ou privés en s’inspirant d’un des pères de l’Innovation Ouverte, Henry Chesbrough de l’Université de Californie à Berkeley.

Pour la prospérité du Québec, les organisations de demain qui réussiront seront donc celles qui allieront : la gouvernance agile (Rigueur), l’innovation ouverte (Créativité) et l’intelligence artificielle (Anticipation) et développeront des compétences transversales chez leurs employés. Dans un monde où il faut dépasser sans cesse ses frontières et ses limites, l’ouverture aux autres ne devient plus un choix mais une nécessité. Elle permettra de construire son Leadership et conduire son réseau dans un cheminement structurant dans une approche éthique et philosophique de la société de demain.

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