Tramway de Québec, un dernier effort collectif

Comme région, comme ville, comme gouvernement, c’est le temps d’un dernier effort collectif pour se donner le projet qu’on mérite.

Lettre ouverte cosignée par Karl Blackburn, président et chef de la direction du CPQ, publiée le 3 août 2020 dans Le Devoir et sur la plateforme du quotidien Le Soleil.

Lettre adressée au premier ministre du Québec.

La grande région métropolitaine de Québec a besoin de rattraper son retard et de se doter d’un Réseau structurant de transport en commun (RSTC) : il s’agit d’un élément essentiel pour la mobilité des citoyens de la région pour au moins les cinquante prochaines années. À peine sommes-nous déconfinés que la circulation automobile reprend. La congestion routière réapparaîtra dans la région. De plus, il s’agit également d’un excellent projet pour redynamiser à court terme notre économie.

D’ailleurs, en avril, le gouvernement du Québec a indiqué qu’il souhaitait voir s’accélérer les projets de transports en commun, notamment de tramway, dans différentes agglomérations, à commencer par le projet de la Ville de Québec. Il a fait du RSTC une pièce maîtresse de son futur Plan pour une économie verte, tel qu’il est prévu au Plan québécois des infrastructures. Il doit maintenant s’assurer que la Ville de Québec a les moyens de procéder rapidement à l’appel d’offres. L’heure est venue pour le gouvernement d’accélérer le projet et d’en devenir un promoteur face aux défenseurs du statu quo.

Le projet avance. L’intérêt manifesté par trois consortiums confirme qu’il génère, au sein du marché, de l’intérêt et de la concurrence, gage de prix concurrentiels et d’une grande qualité pour sa construction.

Le projet évolue. Malgré certaines modifications, que nous suivons attentivement, nous sommes rassurés de savoir que la Ville maintient son intention d’améliorer la couverture du futur réseau, notamment vers les banlieues, comme en témoigne la vision 360° des périphéries présentée dernièrement. Cette approche renforce encore la nécessité d’une colonne vertébrale forte que constitue le tramway.

Le directeur du bureau de projet, Daniel Genest, a martelé au cours des dernières semaines qu’il doit établir l’équilibre entre la portée, les coûts et la qualité du projet. Il a aussi affirmé avoir dû faire des choix qualifiés de « judicieux », mais « déchirants » afin de respecter le budget prévu. Il ne faudrait pas qu’un cumul de sacrifices se traduise en un recul fondamental sur la qualité et la portée du projet.

Une occasion à saisir

Nous arrivons dans la dernière ligne droite. C’est l’occasion d’apporter les ultimes améliorations au projet. C’est d’ailleurs pour cette raison que le BAPE, qui tient des audiences sur le projet cet été, existe : rendre le projet encore meilleur. À Montréal, le Réseau électrique métropolitain, qui entrera en service dès 2022, a profité de bonifications importantes à la suite du BAPE, notamment avec l’ajout de stations au centre-ville.

Les gouvernements doivent ici faire preuve de flexibilité financière, tout en utilisant de manière responsable les fonds publics, afin que le projet puisse être à la hauteur des besoins, et ce, pour les cinquante prochaines années. Nous aurons plusieurs décennies pour amortir les investissements, mais nous n’avons qu’une chance de construire des bases solides d’un réseau de transport en commun digne d’une grande ville.

Assurons-nous que le RSTC soit exemplaire, et qu’il se réalise sans tarder. Il servira alors d’inspiration pour les autres villes québécoises où le gouvernement du Québec s’est engagé à construire un tramway. Les citoyens de la grande région métropolitaine de Québec profiteront des avantages, mais, au bout du compte, c’est tout le Québec qui sera gagnant.

Comme région, comme ville, comme gouvernement, c’est le temps d’un dernier effort collectif pour se donner le projet qu’on mérite. Comme acteurs de la société civile de la grande région métropolitaine de Québec, nous serons au rendez-vous pour cette dernière ligne droite.

Nous tenons à affirmer que nous maintenons notre appui au projet et notre désir de voir sa réalisation dans le cadre de la relance économique. La volonté de créer un réseau structurant et accessible au plus grand nombre de citoyens possible demeure l’une de nos priorités.

Signataires:

Etienne Grandmont, Directeur général, Accès Transports Viables
Claude Breton, Vice-président, Communications et Responsabilité sociale d’entreprise, Banque Nationale
Richard Lachance, Président et chef de la direction, CAA Québec
Steeve Lavoie, Président et chef de la direction, Chambre de commerce et d’industrie de Québec
Karl Blackburn, Président et chef de la direction, Conseil du patronat du Québec
Alexandre Turgeon, Directeur général et vice-président exécutif, Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale
Pierre Dolbec, Président du conseil d’administration, Corporation des Parcs industriels de Québec
Colleen Thorpe, Directrice générale, Équiterre
Diego Creimer, Co-directeur général par intérim (Québec et l’Atlantique), Fondation David Suzuki
Michel Dallaire, Président et chef de la direction, Groupe Dallaire
Denis Ricard, Président et chef de la direction, iA Groupe financier
Carl Cloutier, Président-directeur général par intérim, Institut de développement urbain du Québec
Yvon Charest, Président, J’ai ma passe
Jean-Simon Campbell, Président, Jeune chambre de commerce de Québec
Jean-François Chalifoux, Président et chef de la direction, La Capitale / SSQ Assurance
Pauline D’Amboise, Secrétaire générale et vice-présidente Gouvernance et Développement durable, Mouvement Desjardins
Sophie D’Amours, Rectrice, Université Laval
Christian Savard, Directeur général, Vivre en Ville

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